Un colis illégal de 45 000 $ est tombé du ciel… dans son jardin
La marchandise trouvée dans la cour arrière de Michel (nom fictif pour assurer sa sécurité) aurait rapporté environ 45 000 $ au marché noir si elle était entrée dans l’établissement de détention de Montréal, également connu sous le nom de prison de Bordeaux, où la livraison devait être effectuée.
J’habite à plus de quatre kilomètres de la prison. Toute la famille est encore émerveillée d’avoir retrouvé ce colis visiblement tombé accidentellement d’un drone. Il mesurait au moins sept mètres de long et était très bien scellé
, Dit l’homme. Après cette découverte, il a immédiatement appelé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour se débarrasser du colis dans les plus brefs délais.
» Les chances que ce colis tombe du ciel chez moi étaient infinitésimales. Personnellement, j’aurais préféré gagner un montant avec Loto-Québec! »
Selon nos sources policières, le SPVM
découvert à l’intérieur du paquet serpentin près d’un kilogramme de cannabis, de haschich, de tabac, une arme blanche artisanale et des téléphones portables miniatures avec des cartes SIM donnant accès au réseau LTE.A première vue, il s’agit d’une livraison par voie aérienne qui devait se faire précisément à la fenêtre d’une cellule. La forme serpentine permet au détenu de glisser tout le contenu à l’intérieur des murs, entre les barreaux très étroits de la prison
a expliqué le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie.
» Considérant que le cannabis à lui seul se vend cinq fois plus à l’intérieur des murs que dans la rue, un colis d’une valeur de plus de 45 000 $ a été perdu par le crime organisé. Il y a quelqu’un, quelque part, qui vient de s’endetter lourdement auprès d’une organisation criminelle, car il n’a pas pu terminer la livraison comme prévu. »
Valeur du cannabis et d’un téléphone portable en prison
Cannabis sur le marché noir des prisons : env. 50 $/gramme (10$/gramme dans la rue)
Cellulaire avec carte SIM : env. 1000 $ chacun (200$ en magasin)
Source : Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec
Un marché fonctionnant par territoire
Selon un enquêteur des crimes majeurs dans le SPVM
qui n’est pas autorisé à commenter l’événement, des motards criminels contrôlent actuellement le très lucratif marché noir à l’intérieur des murs des prisons provinciales du Québec.Tout d’abord, tout le monde ne peut pas livrer de stupéfiants à l’intérieur des murs. C’est un marché très contrôlé par territoire, de la même manière que la Ville de Montréal peut être divisée en territoires pour vendre de la drogue. Il y a des gens qui ont payé cher physiquement pour essayer de contourner les motards hors-la-loi
a déclaré notre source policière.
Selon nos informations, le SPVM
recevrait plus de 300 plaintes par an de riverains se plaignant de la présence et du bruit produits par les drones. Ces plaintes concernent aussi parfois des colis suspects retrouvés sur les terrains de citoyens habitant à proximité des prisons.» Pour pouvoir contrôler et alimenter le marché noir des livraisons de drones dans les prisons, il faut avoir les poches pleines. Ce sont des machines qui coûtent cher à acheter et à remplacer pour Monsieur, Madame Tout le monde, car elles doivent être performantes. On ne parle pas du modèle de base en vente chez Best Buy. »
Les drones utilisés ont une portée allant jusqu’à cinq kilomètres du pilote effectuant la livraison. Ils sont également connus pour être si précis qu’ils atteignent une cible aussi petite qu’un quart. Le problème, ce sont les vents violents qui font caler les colis dans les airs, les crashs de drones et toutes sortes d’incidents qui peuvent survenir avant la destination.
ajouta le policier.
Le colis récupéré par le SPVM
a été saisi pour analyse. Tout son contenu sera bientôt détruit dans un incinérateur.
journalmetro