Tu ne veux pas être vieux à 17 ans

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Dans 17 ans, on dira que c’était le bon vieux temps.
Je me corrige, « dans 17 ans, si rien n’est fait », la situation catastrophique actuelle du maintien à domicile nous rendra nostalgiques. C’est le constat que viennent de faire des chercheurs de HEC Montréal en faisant des prédictions sur ce à quoi ressemblera le système en 2040.
Ce sera très dur.
Le verdict des chercheurs est sans équivoque. « Si le Québec ne change pas sa façon de soutenir l’autonomie, il verra ses coûts exploser, fera face à un retard dans la construction de places d’hébergement difficile à réaliser et aura des besoins d’embauche historiques. Malgré cela, elle continuera à offrir des services de maintien à domicile bien en deçà des besoins, avec un taux de réponse inférieur à 11 %. »
Si nous pensons que les choses vont mal, nous n’avons rien vu. D’ici 2040, « les nouveaux besoins en matière d’aide à l’autonomie représentent 236,2 millions d’heures annuelles supplémentaires, soit une augmentation de 70 % », dont 20,8 millions pour les soins infirmiers, 83 millions pour les activités infirmières. vie quotidienne et 132,4 millions pour les services de repas et de soutien ménager.
Le projet de loi? « Le coût annuel total passe de 7,6 milliards de dollars en 2023 à 10,8 milliards de dollars en 2030 et 16,5 milliards de dollars en 2040. Cela représente une croissance de 120 % sur toute la période de projection. »
L’ensemble du budget de la santé tourne aujourd’hui autour de 53 milliards, soit près de la moitié du budget total du Québec.
En juin, la commissaire à la Santé et au Mieux-être, Johanne Castonguay, tirait la sonnette d’alarme sur la détérioration du maintien à domicile et l’allongement des listes d’attente.
Tout le contraire de ce que nous devrions viser. C’est elle qui a donné le mandat à la Chaire de recherche Jacques-Parizeau en politiques économiques de HEC Montréal de modéliser les besoins de soutien à l’autonomie des personnes âgées en 2040.
Le rapport de recherche, intitulé Horizon 2040 : Projection des impacts du soutien à l’autonomie au Québecconstate également que la population québécoise préfère nettement recevoir des soins à domicile plutôt que d’être hébergée en CHSLD ou en ressources intermédiaires en autant qu’il ne s’agisse pas de cas graves.
À ce stade, les gens ne veulent plus rester chez eux. « À la lumière des résultats obtenus, nous croyons que le statu quo n’est pas une option viable et qu’il entraînerait une détérioration de la capacité à répondre aux besoins d’une population vieillissante, avec des coûts qui deviendraient rapidement un fardeau. fardeau pour les contribuables. »
Selon la projection démographique, le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus ayant des besoins d’aide à l’autonomie augmentera de 69 % d’ici 2040. « De 324 400 personnes ayant des besoins en 2023, une augmentation de 223 400 est attendue. personnes d’ici 2040, dont 33 700 personnes supplémentaires gravement handicapées », précise le rapport.
Chaudière-Appalaches et la Capitale nationale font partie des régions de la province où il y en aura le plus.
En entrevue, le directeur de recherche, Pierre Carl Michaud, ne recule devant rien.
« Nous sommes confrontés à une impasse. Si nous continuons avec l’approche actuelle, les coûts explosent, les besoins en main d’œuvre explosent, les coûts de construction explosent et nous sommes toujours dans une situation où nous ne répondons que très peu aux besoins de la population. C’est le pire des deux mondes. C’est cher, c’est très exigeant et nous ne pouvons pas améliorer notre capacité de service. »
Faire davantage de ce que nous faisons mènera au désastre.
Il met en garde le gouvernement contre la tentation de compter uniquement sur le maintien à domicile pour soulager le réseau de la santé. Premièrement, il n’est pas vrai que les gens veulent à tout prix rester chez eux s’ils ont besoin de beaucoup de soins et deuxièmement, nous devons arrêter de faire du tourisme.
« Avoir une approche davantage axée sur les soins à domicile est certainement intéressant. Cela dit, c’est un peu trop une solution de tarte aux pommes. Nous devons vraiment définir ce que nous entendons par transition vers les soins à domicile.
Ce rapport est une première phase d’observation, les chercheurs travaillent désormais sur des scénarios alternatifs, des solutions pour éviter de rester coincés dans le mur. Quelle que soit l’orientation qui sera prise, il faudra « se concentrer sur les personnes ayant des besoins modérés parce que les personnes ayant un handicap grave, ce n’est pas vrai que c’est moins cher et c’est plus facile de s’occuper d’elles ». aux commandes à la maison», affirme M. Michaud.
C’est, entre autres, beaucoup demander aux soignants.
Le plus ironique, c’est qu’en perpétuant ce bon vieux modèle inefficace, on aura besoin de deux fois plus de places en CHSLD, ce qui représente un manque à gagner d’environ 42 500. A 795 000 $ par place dans les résidences pour seniors, bonjour la facture, les chercheurs calculent qu’en 2040, il faudra engloutir 2,6 milliards de dollars.
Il faudra aussi du monde pour prendre soin de tout ce beau monde. « En raison du vieillissement de la population, le poids des CHSLD augmente : il passera à 62,8 % en 2030 et à 64,4 % en 2040 », prédit le rapport. Selon les projections, le nombre d’heures enseignées passerait de 69,8 millions en 2023 à 151,2 millions en 2040, ce qui représente une croissance de 116 %. »
Il faudra aussi évidemment s’attaquer aux listes d’attente, au simple fait d’attendre. Les gens sont même prêts à mettre la main à la poche, nous disent les chercheurs. « Les répondants n’aiment pas attendre. Ils sont prêts à payer de leur poche entre 75 et 161 dollars pour bénéficier des services un mois plus rapidement », conclut le rapport.
Alors que faisons-nous?
Patience, l’équipe de recherche d’HEC travaille sur des solutions, mais a préféré d’abord remettre les pendules à l’heure. « Dans ce rapport, nous avons voulu éviter de tomber dans des scénarios alternatifs pour laisser à chacun le temps de s’asseoir. Nous croyons beaucoup à la capacité des outils à rassembler les partis dans les débats. »
Espérons que cela ne prenne pas 17 ans.
* Avec la collaboration de Juliette Nadeau-Besse
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