tout sur la maladie des mineurs

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Vérifié le 14/11/2023 par PasseportSanté
La silicose est l’une des maladies professionnelles les plus mortelles de l’histoire. Elle a fait de nombreuses victimes parmi les mineurs, mais n’a malheureusement pas disparu du paysage jusqu’à aujourd’hui. Définition, causes, symptômes, risques et dangers : voici tout ce qu’il faut savoir sur la silicose.
Qu’est-ce que la silicose ?
« La silicose est une maladie pulmonaire provoquée par l’inhalation de particules de silice cristalline. A l’origine, elle touchait les mineurs de charbon, qui en furent les victimes les plus nombreuses », explique le Dr Michel Vincent, pneumologue et oncologue thoracique, chercheur au sein du projet Silicose. C’est ce qui a permis à la maladie de sortir de l’anonymat. Mais bien d’autres professions sont concernées.
« Aujourd’hui, on le retrouve dans le BTP, par exemple chez les sabliers, les tailleurs de pierre ou les verriers. Mot silicose a été inventée en 1871 par un médecin italien, Achile Visconti, alors même que la maladie existait déjà depuis très longtemps. Cette maladie a tué des dizaines de milliers de travailleurs en France depuis 1945. « La définition médicale et les critères diagnostiques de la silicose sont loin d’avoir été fondés « scientifiquement » », prévient Sciences Po sur son site sciencespo.fr. « Elles résultent en réalité de négociations menées dans les années 1930 entre patronat, syndicats de salariés et Etats, sous l’égide du Bureau international du Travail (BIT). Ces négociations ont abouti à des connaissances tronquées et à une définition volontairement minimaliste de la maladie, dans le but de réduire les possibilités d’indemnisation des travailleurs victimes. Les conséquences de cette fondation se sont répercutées pendant des décennies, produisant notamment une sous-estimation massive de la prévalence de la silicose, de nombreux cas étant diagnostiqués à tort comme de la « tuberculose », une maladie n’ayant pas d’origine professionnelle, et exonérant en tant que telle, les employeurs n’assument aucune responsabilité. »
Quelles sont les causes ?
La pathologie est liée à des poussières de silice respirées pendant souvent des années, voire des décennies, parfois toute une carrière. La durée et l’intensité de l’exposition aux particules de silice influencent la probabilité de développer une silicose.
Autrement dit, si l’exposition ne dure pas longtemps, il est peu probable que la personne souffre de silicose. Par ailleurs, « certaines personnes y sont probablement plus sensibles que d’autres. » Ces attaques répétées créent une inflammation du tissu pulmonaire, et conduisent à terme à une fibrose. Les poumons perdent leur élasticité et la paroi des alvéoles s’épaissit. La respiration devient alors plus difficile. Même lorsque l’exposition à la silice est interrompue, la maladie peut continuer à progresser.
Silicose : quels sont les symptômes associés ?
L’essoufflement est le premier symptôme caractéristique de la silicose. « Sur une radiographie, on voit des nodules dans les poumons. » Ces nodules sont liés à l’inhalation, sur une longue période, de particules de silice. Les symptômes de la silicose chronique sont légers au début, puis deviennent de plus en plus intenses. « À un stade avancé, cela peut entraîner une insuffisance respiratoire sévère. »
Quelles sont les complications ?
L’inhalation de poussière de silice « pourrait déclencher ou aggraver toute une série de maladies inflammatoires chroniques auto-immunes et systémiques telles que la sarcoïdose, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la sclérodermie ou la spondylarthrite. » La silice jouerait ainsi un rôle, au moins partiel, dans de nombreuses maladies systémiques, parfois sans signes pulmonaires. « On pense souvent que ces maladies sont d’origine inconnue, alors qu’en réalité, ce type d’exposition aux poussières pourrait en être une des causes », insiste le Dr Vincent.
« Au stade terminal de la silicose, le patient ne peut plus respirer et a besoin d’une bouteille d’oxygène, ne serait-ce que pour faire quelques pas. La maladie est incurable et souvent mortelle », prévient l’Institut national d’études démographiques (INED). Les conséquences pulmonaires de la silicose sont irréversibles. « En raison du nombre de victimes, la silicose était surnommée « la reine des maladies professionnelles » lorsque les pays industrialisés créèrent cette catégorie médico-légale au début du 20esiècle. »
« Cela commence par l’interrogatoire. Une radiographie pulmonaire, et au mieux un scanner thoracique, montreront alors des micronodules. Si une biopsie est réalisée, le microscope électronique à balayage équipé d’un microanalyseur chimique peut identifier de nombreuses particules de silice sur la biopsie. »
Y a-t-il un traitement ?
« Il n’y a pas de traitement miracle. Une fois qu’on a des milliards de particules de silice dans les poumons, il est trop tard », déplore le Dr Vincent. Des traitements ont été testés dans le passé, mais aucun ne s’est avéré efficace. Seule une transplantation pulmonaire est parfois proposée, dans les cas les plus graves. Lorsque le diagnostic de silicose est posé, il faut évidemment interrompre l’exposition à la silice, pour ne pas aggraver encore la situation. « L’essentiel est la prévention. Aujourd’hui, les personnes à risque dans leur profession doivent absolument porter des masques. Ceux qui sablent peuvent même utiliser une combinaison de plongée pour se protéger. »
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