Source des poètes : place aux enfants

Le Printemps des Poètes, 25e édition ! Cette année, le festival des mots a choisi le thème « Frontières ». Les frontières que nous franchissons comme celles qui nous contraignent. Celles qui nous rassurent comme celles qui nous inquiètent. Frontières physiques ou mentales, frontières mouvantes ou stagnantes. Un beau thème pour célébrer le genre poétique, qui se fond autant dans l’histoire capitale, celle qui nous rattrape et nous heurte aux confins orientaux de l’Europe, qu’il pénètre les intimités. Parrainé cette année par la comédienne Amira Casar, le Printemps des Poètes promet de belles rencontres, déclinées en lectures et soirées poétiques, et de riches découvertes d’auteurs et d’éditeurs, du 11 au 27 mars sur tout le territoire.
Et, parce qu’il n’y a pas d’âge pour jouer avec les mots, et parce que la poésie est aussi une naïveté domestiquée, apprivoisée, nous vous proposons cette année un focus sur la poésie jeunesse à travers la maison d’édition Rue du monde, partenaire de « L’Humanité » et présente chaque année dans les allées de sa fête. Une maison d’édition ouverte sur le monde, qui mise sur l’intelligence de ses jeunes lecteurs, le rêve et le rire, de l’âge des premiers mots prononcés à l’adolescence. Nous avons sélectionné pour vous quatre de leurs nouveautés, éditées pour le Printemps des poètes, signées par le fondateur de Rue du monde, Alain Serres, le poète Jean-Pierre Siméon ou encore le cinéaste iranien Abbas Kiarostami.
A chacun ses mots
Qu’est-ce qu’un poème ? Bien sûr, ce que nous en faisons. Arthur vient de partir à la recherche d’un poème, seul remède capable de guérir Léon, son poisson malade. Une quête de mots et de sens à travers une galerie de personnages qui ont chacun une petite idée de ce que pourrait être un poème, « une chanson de prison », « chaud comme du pain ». Au final, ce ne sera que la somme des définitions picturales que chacun en donne. Un beau voyage initiatique dans les mystères du langage par Jean-Pierre Siméon. CG
Derrière les questions, il y a toujours un poème
Voici une petite oeuvre où les interrogations enfantines et innocentes sont prétextes à un moment de légèreté. Une trentaine d’entre eux se succèdent sans se ressembler, traitant principalement du vivant et des liens entre humains et non-humains. Les mots d’Alain Serres apparaissent gracieusement illustrés par Judith Gueyfier, dont les coquelicots sont discrètement insérés dans chaque image. Un livre charmant qui répondra notamment à l’éternelle question : « Est-ce qu’une goutte de pluie existe encore après être tombée dans un lac ? » »
Sur le chemin de la vie
Les haïkus des tout-petits, d’Alain Serres et Judith Gueyfier, éd. Rue du monde, 16 euros
Alain Serres avait déjà expérimenté la forme aphoristique du haïku, venue du Japon. Avec l’illustratrice Judith Gueyfier, ils ont conçu quelques dizaines de poèmes miniatures et évocateurs, destinés aux tout-petits. L’horizon des premiers âges de la vie est éclairé par une approche poétique fine et subtile, que les auteurs ont construite autour de thèmes structurants (repas, sieste, jeux, etc.). Un bel éveil au monde, tout en concision et en suggestions, qui fait ressortir un peu de magie du quotidien. CG
Des petites gouttes pour voir le monde
Quelques gouttes de pluie sur la terre, par Abbas Kiarostami, illustrations par Hoda Haddadi, éd. Rue du monde, 9,50 euros
Photographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était également poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes pour enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les paroles lumineuses de la réalisatrice-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. polypropylène
Fr1