Romy et Norah Carpentier : l’alerte Amber « n’a pas donné grand-chose », estime le coroner


Le coroner en vient à cette conclusion après avoir entendu, lundi matin, le témoignage du capitaine Marc Lépine, chef du service des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec (SQ).

Coroner Luc Malouin au 1er jour de l’enquête publique sur les décès de Norah, Romy et Martin Carpentier.

Photo : Radio-Canada / Jacques Boissinot

M. Lépine était, le 9 juillet 2020, chargé de s’assurer des critères de déclenchement d’une alerte Amber.

Le premier critère à remplir est d’avoir motifs raisonnables de croire qu’un enfant (une personne âgée de moins de 18 ans) a été victime d’un enlèvement.

Or, le 9 juillet vers 11 h 30, lorsque M. Lépine a pris connaissance du dossier, les enquêteurs n’ont pu répondre à ce critère.

À ce moment-là, Amélie Lemieux, la mère de Norah et Romy, a déclaré aux policiers que Martin Carpentier n’était pas dangereux pour leurs filles, a témoigné M. Lépine.

Portrait de Martin Carpentier.

Martin Carpentier

Photo: Alerte Amber

zone grise

J’trouve que ça prend du temps aussi, j’suis au même endroit que toi monsieur le coroner on était dans la zone grisedit Marc Lépine.

De ce fait, la décision de déclencher l’alerte Amber n’a été prise qu’à 13h20, alors que les trois critères étaient remplis. À cette époque, le capitaine Lépine avait été informé que Martin Carpentier avait maigri, était en instance de divorce et avait peur de perdre la garde de ses filles.

Interrogé pour savoir si les policiers auraient dû envoyer un avis de disparition aux médias le matin du 9 juillet, sans nécessairement déclencher l’alerte Amber, M. Lépine a répondu que c’était une autre option.

L’alerte Amber est un moyen de retrouver des personnes. […] [L’avis de disparition] c’est une autre alternative, quand on a l’accord des familles, pour pouvoir déclencher si on n’a pas les critères de déclenchementil a mentionné.

trop de mots

Les informations recueillies pour l’alerte Amber ont été transmises entre 14 h 51 et 14 h 53 au ministère de la Sécurité publique, responsable du logiciel Québec En Alerte.

Ce logiciel permet d’envoyer l’alerte Amber via la radio, la télévision et les téléphones portables.

Cependant, l’alerte Amber ne sera envoyée qu’à 15h23, soit 32 minutes plus tard, puisque le logiciel gouvernemental ne pouvait pas gérer plus de 600 caractères.

Des éléments ont dû être supprimés pour assurer la diffusion de l’alertea témoigné Alexandra Paré, directrice de la surveillance et de l’alerte à la Direction générale des opérations (DGO) du ministère de la Sécurité publique du Québec.

Une information qui a permis au coroner Luc Malouin de remettre en cause l’efficacité de l’alerte Amber ce jour-là. D’après ce que j’ai compris, cela n’a pas fait grand-chose, Alerte Amber, très peuil a dit.

En effet, même si 350 informations ont été analysées par la police dans les heures qui ont suivi l’alerte Amber, elles n’ont permis de suivre aucune piste pertinente, selon le capitaine Marc Lépine.

Des façons de faire améliorées

Depuis, la Sûreté du Québec a mis en place un gabarit qui permet de générer un message plus rapidement. Les enquêteurs n’ont qu’à saisir certaines informations, ce qui permet de réduire les délais d’envoi de l’alerte Amber.

La structure de communication a été simplifiée. Auparavant, sept personnes étaient impliquées dans le déclenchement des alertes Amber. Aujourd’hui, trois personnes, soit un officier, un conseiller et un préposé à l’information, sont nécessaires et seulement deux si l’alerte est envoyée la nuit, selon le coordonnateur à la division et aux relations avec les médias de la SQ, Benoit Richard.

Des simulations sont également effectuées régulièrement.

Le critère d’enlèvement a également été allégé, selon le capitaine Lépine.

Plus de détails à venir.


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