Radio-Canada : il y a toujours beaucoup de limites


Question quiz… Qui écrivait récemment à propos de Radio-Canada : « Il y a toujours beaucoup de limites à tendre l’élastique ! », « Il faut redresser la barre immédiatement » et aussi : « Il faut que ça s’arrête » ?

Est-ce :

A – Un chroniqueur coquin de l’empire Quebecor ou…

B – Un chouette chroniqueur de La presse ?

Il appartient bel et bien à l’OBNL de La presse que nous avons pu lire, le 11 février, un éditorial virulent intitulé Payer deux fois pour Radio-Canada.

Ce doit être à cause du double financement de l’Extra de tou.tv.

ICI Tou.tv est une webtélé de divertissement offrant une expérience de vidéo sur demande offerte par Radio-Canada et une vingtaine de diffuseurs et producteurs partenaires. Il s’agit de la plus grande web télé de divertissement en français au Canada.

tou.tv scandalise beaucoup de monde dans les médias.

PAYER POUR LE GARS ET LA FILLE

Le 9 mars, tous les Canadiens francophones pourront regarder la nouvelle version de Un garçon une fille. En fait… pas TOUS les fans de la série culte. Seuls ceux qui sont prêts à débourser 6,99 $ par mois pour l’Extra Tou.tv.

Marc Pichette, des communications à Radio-Canada, n’a pas été en mesure vendredi dernier de me dire quand la série serait disponible gratuitement à la télé généraliste.

Vous me direz : « Cela n’a aucun sens que nous payions deux fois pour le même contenu. Nous le payons déjà avec nos impôts ! « . Et tu aurais raison.

En fait, vous financez déjà toutes les productions de Radio-Canada, par vos impôts, sur un financement fédéral de 1,5 milliard de dollars par année.

Payer un abonnement pour avoir accès à une production que vous avez déjà financée équivaut à payer une fois un gâteau à la pâtisserie et à payer une seconde fois le droit de le manger.

C’est cette injustice que l’éditorialiste de La presse dénoncé (et que Guy Fournier et moi dénonçons depuis des années).

Mais il est allé encore plus loin : « Il faut redresser la barre tout de suite, car le diffuseur public est en train d’adopter d’autres mauvaises habitudes commerciales numériques. Nous diffusons des publicités sur OHdio, alors qu’il n’y a pas de publicité sur les radios traditionnelles. Nous faisons du contenu publicitaire (textes, podcasts, émissions télévisées) avec Tandem. Tout cela ne respecte pas l’esprit du mandat.

En échange de quelques dollars publicitaires, Radio-Canada est en train de perdre une partie importante de son identité numérique : le contenu gratuit. Il faut que ça s’arrête. »

BIENVENUE AU CLUB!

Jeudi dernier, jour de l’annonce des coupures à Quebecor, voici ce que Marc-François Bernier, professeur de journalisme (éthique, déontologie, sociologie) à l’Université d’Ottawa, écrivait sur ses réseaux sociaux : « Radio-Canada fait une concurrence déloyale à tous les médias privés (presse écrite, radio, télé et Internet) avec lesquels elle se dispute les revenus publicitaires sur ses différentes plateformes.Cela devrait se régler un jour… Mon propos ne concerne pas seulement Quebecor, mais surtout la concurrence d’une entreprise largement subventionnée société d’État (qui est peut-être trop dispersée ?) avec des médias privés et des coopératives pour la publicité limitée aux revenus (à l’antenne et sur Internet) ».

Cher monsieur Bernier, vous avez raison, « il faudrait régler ça un jour ». Cher éditorialiste de La pressetu as raison, « il faut que ça s’arrête ».

Je suis très heureux que vous dénonciez aussi ce que j’écris régulièrement dans Le journal. C’était l’heure.



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