Poilievre accuse Trudeau d’être plus préoccupé par les fuites que par l’ingérence

Le chef conservateur Pierre Poilievre accuse Justin Trudeau de prendre les fuites du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) plus au sérieux que l’ingérence chinoise en tant que telle et demande toujours une enquête publique.
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« C’est incroyable que les services de renseignement soient aussi inquiets qu’ils sont prêts à [prendre] ce genre de risques à leur intérêt personnel afin d’exposer l’attaque contre notre démocratie que Justin Trudeau tente de camoufler », a déclaré M. Poilievre lors d’un point de presse mardi.
La théorie de M. Poilievre et d’autres observateurs est la suivante : les multiples révélations récentes de la Globe & Courrier sont le produit de responsables du SCRS frustrés par l’inaction du gouvernement Trudeau face à l’ingérence de la Chine dans les affaires canadiennes.
Rien ne permet de confirmer hors de tout doute que ce soit le cas, mais le directeur du SCRS, David Vigneault, confronté à une question sur la relation entre son service et le bureau du premier ministre Trudeau, avait indiqué en comité la semaine dernière qu’il y a ‘des moyens pour les gens d’exprimer leur mécontentement’.
Fuites à Globe & Courrier font maintenant l’objet de deux enquêtes distinctes, l’une par le SCRS lui-même et l’autre par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
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M. Trudeau lui-même a snobé le SCRS à deux reprises au cours des dernières semaines.
« Dans l’histoire de notre pays, nous n’avons jamais eu un service de renseignement aussi préoccupé par un premier ministre et sa collaboration avec une puissance étrangère qui soit prêt à publier ce genre d’information », a ajouté M. Poilievre.
Ce dernier a déploré la nomination d’un « rapporteur spécial », annoncé hier par le Premier ministre, et insisté sur l’importance de tenir une enquête publique et indépendante.
Il a accusé M. Trudeau de vouloir « un processus secret et contrôlé » afin de mieux contrôler l’information.
« La seule enquête vigoureuse qu’il veut est de cibler les lanceurs d’alerte. C’est la priorité de Justin Trudeau », a ajouté le chef conservateur. « Ce n’est pas de protéger la démocratie de l’ingérence étrangère, c’est de nous protéger politiquement en ciblant et en détruisant les braves lanceurs d’alerte qui ont déjà dévoilé ces secrets. »
Le Bloc veut avoir son mot à dire
Yves-François Blanchet a rappelé que la personne désignée comme « rapporteur spécial » devrait être choisie par tous les parlementaires, et pas seulement par le Premier ministre et son équipe.
« Pensez-vous vraiment que le premier ministre du Canada va nommer un rapporteur spécial indépendant sans téléphoner ? Sans lui poser deux ou trois questions ? s’est demandé le chef du Bloc québécois en point de presse.
Il a déclaré que les histoires d’ingérence chinoise dans les affaires canadiennes pourraient saper les relations du Canada avec ses alliés.
« Il y a des dommages potentiels à la confiance et à la qualité de la relation que le Canada entretient avec ses alliés dans cette faiblesse », a-t-il déclaré.
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