plus de 11.300 victimes, selon l’ONU
Une semaine après le passage de la tempête Daniel, le bilan continue de s’alourdir à Derna, ville côtière de l’est de la Libye. « Selon le Croissant-Rouge libyen, ces inondations sans précédent ont fait environ 11 300 morts et 10 100 disparus rien que dans la ville de Derna »a annoncé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), samedi 16 septembre, dans un point de situation.
Corps enterrés ou transportés vers la mer
La violente tempête qui a frappé Derna, une ville de 100 000 habitants, tard dans la nuit du 10 septembre, a entraîné la rupture de deux barrages en amont, provoquant une crue de la taille d’un tsunami le long de l’oued qui traverse la ville. Chaque jour, des dizaines de corps sont sortis des décombres de quartiers dévastés, ou retrouvés en pleine mer, puis enterrés. Selon les témoignages des survivants, la plupart des victimes ont été enterrées ou emportées par le torrent vers la Méditerranée.
Les autorités locales font état, de leur côté, d’un bilan plus léger. Le ministre de la Santé de l’administration de l’Est libyen, Othman Abdeljalil, a évoqué samedi le chiffre de 3.252 décès. Un peu plus tôt, l’Organisation mondiale de la santé avait, de son côté, affirmé que les corps de 3.958 personnes avaient été retrouvés et identifiés, estimant à « plus de 9 000 » le nombre de personnes toujours portées disparues.
Une situation humanitaire toujours « sombre » selon l’ONU
Cet écart entre les bilans illustre la situation chaotique sur place. Face au désastre, la mobilisation internationale reste forte. Le ballet des avions humanitaires se poursuit à l’aéroport de Benina, près de Benghazi, la grande ville de l’est de la Libye, où continuent d’arriver les équipes humanitaires internationales. Mais « la situation humanitaire reste particulièrement sombre »selon Ocha, en raison notamment du manque d’eau potable.
S’il est encore trop tôt pour comprendre les causes profondes d’une telle tragédie, les experts soulignent la vulnérabilité croissante de la région face aux « médicaments » (contraction de « ouragans méditerranéens »), qui rappelle les phénomènes météorologiques qui frappent régulièrement les Caraïbes.
Le climat et le manque d’entretien des barrages pointés du doigt
Cependant, avec l’aide du changement climatique, les eaux de surface de la Méditerranée orientale et de l’Atlantique sont plus chaudes que d’habitude. Selon certains modèles, le changement climatique pourrait réduire le nombre de cyclones en Méditerranée mais augmenter leur intensité.
Les responsabilités politiques sont également pointées du doigt dans un pays déchiré par plus de dix ans de guerre civile. Le chef de l’Organisation météorologique mondiale, qui dépend de l’ONU, Petteri Taalas, a estimé que « la plupart des victimes auraient pu être évitées » si les alertes émises avant l’arrivée de la tempête avaient été correctement prises en compte par les autorités. En novembre dernier, un rapport universitaire mettait également en garde contre le » catastrophe « à venir si les autorités n’effectuaient pas l’entretien des deux barrages en amont de Derna.
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