Pierre Poilievre : une nouvelle dynamique dans le reste du Canada


Voici une revue de presse de la semaine de Pierre Poilievre.

Au sujet de l’aide médicale à mourir, ce lundi, le chef conservateur a dit – sans rire – que certains Canadiens qui ont recours à l’aide médicale à mourir le font parfois en désespoir de cause. Voyez-vous, après huit ans de Justin Trudeau, l’accès difficile au logement, l’inflation, les taux d’intérêt et la crise des opioïdes amèneraient certains Canadiens à recourir à l’aide médicale à mourir.

Ajoutant ceci, en passant : « Nous devrions inverser les causes du désespoir, au lieu de dire aux gens de mettre fin à leurs jours. Et c’est exactement ce que propose le gouvernement Trudeau. »

Sur YouTube, il a posté une vidéo intitulée « Justin Trudeau’s Pattern of Corruption », où il accuse son adversaire de toujours « défendre la corruption, et toujours contre les lanceurs d’alerte ». La subtilité d’un deux par quatre.

Lors de la rencontre de ses députés avec un représentant de l’extrême droite allemande, il n’a jamais voulu condamner oralement ses députés. Il a plutôt mentionné que si « ses députés s’étaient déguisés en costumes laids et racistes comme Justin Trudeau, il les expulserait ».

Un week-end bien mérité pour PP, pourrait-on penser.

Respectabilité

Historiquement, ces sorties auraient suffi à chasser n’importe quel politicien de l’orbite de la respectabilité politique. Pas plus. La fenêtre d’acceptabilité politique s’est élargie. On s’habitue à cette démagogie décomplexée. A ces tours de passe-passe avec la vérité.

Regardez les résultats de ce sondage Léger, réalisé pour cette chronique (Voir le tableau).

C’est un très bon sondage pour Pierre Poilievre, où plus de Canadiens – hors Québec – craignent la réélection de Trudeau (40 %) que son élection comme premier ministre (37 %). C’est une nouvelle dynamique.

Cela annonce que le PP s’est normalisé, malgré ses excès.

Justin Trudeau a certainement une responsabilité là-dedans. L’ambiance est à la décadence du gouvernement, où tout ce qu’il touche se transforme en gaffe et en gâchis.

Le melting-pot québécois

Poilievre souffre d’un problème québécois.

C’est au Québec qu’il y a une résistance politique à tronçonneuse du chef conservateur. C’est le seul endroit où la peur envers Poilievre reste la plus forte.

Cela a à voir avec le genre de populisme enragé qu’il exploite. Le « peuple » canadien trahi par ses « élites » touche le cœur d’un vieux Canadien. Au Québec, ce clivage peuple-élite n’a jamais vraiment existé.

Mais le chemin vers un gouvernement conservateur est difficile sans le Québec.

Poilievre avait tenté il y a quelques mois de courtiser les Québécois avec l’antiwokisme. « La nation québécoise tient tête au wokisme », a-t-il déclaré. Mais, par la suite, pas d’écho.

Andrew Scheer, lui aussi, s’est essayé en 2019. Il a promis une déclaration de revenus unique, une décentralisation des pouvoirs et de ne pas appuyer la contestation du projet de loi 21. On connaît le résultat.

Erin O’Toole en 2021, il a même obtenu l’appui du providentiel politicien de la province : François Legault. Nous connaissons le reste.

Mais Poilievre a un argument que ses prédécesseurs n’avaient pas et qui excuse peut-être tous ses écarts : la lassitude du gouvernement Trudeau.

Que craignez-vous le plus : la réélection d’un gouvernement dirigé par Justin Trudeau ou l’élection d’un gouvernement dirigé par Pierre Poilievre ?

Canada
(hors Québec)
QuébecTotal
réélection
par Justin Trudeau
40%33%39%
L’élection
par Pierre Poilievre
37%45%39%
Je ne sais pas23%22%23%



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