« Peu importe ce que je dis ou fais, c’est déformé ou transformé », les confessions de Camelia Jordana

Une jeune femme de son époque. Dans Irrésistible, nouvelle série passionnante de Disney+, l’actrice de 31 ans incarne Adèle, une jeune femme indépendante et féministe, qui raconte son histoire dans des podcasts à succès. « J’ai décidé de tourner après avoir lu seule le premier épisode », nous explique Camélia Jordana de sa voix un peu rauque et immédiatement reconnaissable. J’ai été séduit par cette comédie romantique où tous les codes sont inversés puisque c’est Adèle, femme forte, qui mène la danse… » Pas vraiment un rôle de composition pour celle que les Français ont découvert en 2009 grâce à la « Nouvelle Star » et qui ne cache pas ses convictions. Camélia explique ainsi qu’elle est « très cliente des podcasts engagés, que ce soit ceux de Couilles sur
la table ou La Poudre », lire à ce moment précis «  Le pouvoir des mères  » de Fatima Ouassak (un manifeste sur la force politique des mères, publié aux Éditions La Découverte) et admirer des actrices à la fois « puissantes et courageuses », comme Golshifteh Farahani ou Estelle Meyer.

Discrétion assumée

La ressemblance avec son personnage s’arrête là, malgré tout. Raconter sa vie privée à la radio comme Adèle qui parle constamment de son ex ? Jamais ! Mais au fait, pourquoi Camélia garde-t-elle sa vie personnelle si secrète ? La réponse éclate, tranchante : « Je suis obligé de me protéger et de protéger mes proches puisque, quoi que je dise ou fasse, cela se déforme ou se transforme. » Et c’est vrai que depuis sa déclaration sur les « vieux blancs riches » en 2018, elle est régulièrement attaquée pour ses positions – antiraciste ou féministe – alors qu’elle affirme surtout vouloir voir naître un monde plus égalitaire. Au point de penser à rédiger un essai autour de tous ces sujets !

crédit photo : Panoramique

Polymorphe. Auteure-compositrice-interprète, musicienne et comédienne, il ne lui manquait plus que l’écriture. Et quand on lui fait remarquer que les étiquettes ne semblent pas lui coller, elle rit gentiment et affirme avec pudeur : « C’est parce que j’ai commencé tôt, que le cinéma est vite venu après la chanson. C’est drôle comme les gens me connaissent. » en tant qu’actrice sans savoir que je chante ! »

Et de rire encore quand on lui disait qu’elle pourrait être dans BIBA tous les mois : en septembre, on lui annonçait son Olympia qui concluait deux ans de tournée. Elle est dans « Irrésistible »
et le 15 novembre sort « Before the Flames Go Out », un film dans lequel elle incarne une femme qui entame une bataille juridique après la mort de son frère lors d’une interpellation policière. Reconnaissante pour son succès. Camélia cohérente, donc. Et toujours éclectique ! Pour gagner sa liberté artistique, elle crée son label, Dhaouw Productionset enchaîne sur des choses très différentes : « Ce que j’aime, c’est que des spectateurs « indie » plutôt branchés découvrent ma musique plus pop, ou que, contrairement aux fans qui m’ont découvert lors de la « Nouvelle Star »
être aux premiers rangs du Festival de Jazz sous les pommiers de Coutances, comme cela m’est arrivé. » Dernière question, est-elle accro à une série en ce moment ? « « Succession », évidemment ! »

Article publié dans le numéro 518 de BIBA