Nouvel accident mortel sur le chantier du Grand Paris Express

L’accident s’est produit dans la matinée du lundi 6 mars, sur le site de la gare du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) de la future ligne 16 du Grand Paris Express. Selon un communiqué de la Société du Grand Paris (SGP), « Lors d’une opération de manutention, la victime a été percutée par une lourde charge, elle a été immédiatement prise en charge par les secours avant de décéder à l’hôpital dans l’après-midi des suites de ses blessures ». Le travailleur décédé sur son lieu de travail est « une personne salariée d’une entreprise de transport, mandatée par un fournisseur du groupement, mené par Eiffage Génie Civil, chargé des travaux ».

Une enquête est en cours pour clarifier les responsabilités dans ce drame. Déjà la CGT de Seine-Saint-Denis juge la version officielle un peu courte. Le syndicat, très engagé auprès des salariés de ces grands chantiers, pointe du doigt le fait que l’entreprise qui a passé commande pour la construction des 200 kilomètres de ligne, ne se souvient pas, par exemple, que « sur les douze derniers mois, cinq ouvriers ont été grièvement blessés lors du chantier du Grand Paris Express ».

« Il ne faut pas mourir au travail », fulmine l’organisation syndicale dans un communiqué publié mardi. Toutefois, ce dernier remet en cause l’accélération des travaux sur les chantiers des quatre nouvelles lignes qui ne devraient entrer en service que progressivement entre 2025 et 2030, après avoir connu de nombreux retards. « La pression patronale risque d’augmenter sur les ouvriers des grands chantiers de Seine-Saint-Denis du Grand Paris Express et des JO 2024, alors que ce secteur est déjà l’un des plus accidentogènes. Des vitesses infernales, désormais même le dimanche, et un contexte qui fait craindre d’autres accidents tout aussi insupportables.alerte la CGT 93, qui appelle à des mesures d’urgence pour assurer la sécurité des employés.

D’une part, le syndicat demande à la SGP et au groupe Eiffage de mettre un terme à la sous-traitance en cascade qui, selon les comptes réalisés par la CGT BTP, peut impliquer jusqu’à dix niveaux d’entreprises, entre le maître d’œuvre et le travailleur effectuant effectivement la tâche demandée. En revanche, elle revendique une véritable unité de contrôle de l’inspection du travail spécialisée sur ces grands chantiers. Cela existe déjà. Mais elle « n’a pas été doté des moyens nécessaires et semble plutôt relever d’une politique de détachement du ministère du travail ».

En septembre 2022, la Société du Grand Paris avait signé, avec l’Internationale du bois et du bâtiment (IBB) et les fédérations CGT, CFDT et FO construction, une charte « réaffirmer les engagements sociétaux pour le Grand Paris Express », sous l’œil bienveillant de l’État. La SGP s’engage à travailler conjointement avec les organisations de travailleurs pour la prévention des risques et la sécurité des salariés. Là aussi, le chantier semble avoir pris du retard.

Stéphane Guérard


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