Méningite : « un rebond sans précédent » en France après l’épidémie de covid

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La méningite à méningocoques, potentiellement mortelle, a connu un « rebond sans précédent » en France après l’arrêt des mesures sanitaires mises en place lors du COVVI-19, alerte mardi l’Institut Pasteur qui appelle à élargir le vaccin aux adolescents, particulièrement touchés.
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La méningite est une infection des enveloppes entourant le cerveau et la moelle épinière. Dans la plupart des cas, elles sont virales, mais peuvent aussi être d’origine bactérienne : c’est le cas de la méningite à méningocoques.
La transmission se fait de personne à personne par contact étroit et prolongé.
Environ une personne sur dix dans la population générale (mais un adolescent sur trois) est porteuse de méningocoques sans qu’aucun symptôme de la maladie n’apparaisse. Cependant, après avoir infecté les voies respiratoires, les méningocoques peuvent se propager dans tout le corps par la circulation sanguine.
Une forte fièvre, des maux de tête sévères, des vomissements, une raideur de la nuque, une photosensibilité, des taches rouges ou violacées (purpura) sont les principaux symptômes.
Imprévisible et dévastatrice, cette maladie peut entraîner la mort en moins de 24 heures, sans traitement rapide. Correctement traitée, la mortalité reste de 10 %.
La méningite à méningocoques peut également laisser des séquelles plus ou moins graves : amputation, surdité, troubles cognitifs, difficultés d’apprentissage, etc.
Durant l’épidémie de Covid-19, les gestes barrières comme le port du masque et la distanciation sociale ont eu des conséquences positives sur les infections respiratoires, rappelle l’Institut Pasteur. Ce fut le cas de la méningite à méningocoque, qui a vu son nombre de contaminations baisser de plus de 75 % en 2020 et 2021. Mais le centre de référence s’interroge sur l’avenir, quand les mesures de protection seront assouplies.
Les scientifiques ont étudié de près l’évolution de la maladie entre 2015 et 2022 et ont observé une reprise rapide de l’activité bactérienne.
« Les méningites à méningocoques ont connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec aujourd’hui, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période précédant la pandémie de Covid-19 », résume Samy Taha, l’un des auteurs d’une étude publiée le mois dernier dans la revue Journal d’infection et de santé publiqueet chercheur dans l’unité infections invasives à l’Institut Pasteur.
Niveaux « Jamais affectés »
Si 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été recensés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36%, « même si le pic hivernal n’a pas encore eu lieu », Pointe Pasteur.
Des taux « jamais affectés » en France, souligne Muhamed-Kheir Taha, responsable du Centre national de référence des méningocoques.
Il y a à cela deux explications principales, selon l’institut de recherche : une diminution de l’immunité générale suite à la baisse de la circulation des souches, mais aussi la baisse de la vaccination, qui a chuté de 20 % pour la vaccination. contre le méningocoque C lors du premier confinement par exemple.
Différents types d’enveloppes ou de capsules entourent les bactéries. Dans le cas des méningocoques, la nature de ces enveloppes est désignée par des lettres.
Aujourd’hui en France, seule la vaccination contre le méningocoque du groupe C est obligatoire, depuis 2018, la vaccination contre le méningocoque B étant simplement recommandée chez les nourrissons, depuis 2022.
Contrairement à certains pays comme la Grande-Bretagne, il n’existe pas encore de recommandations à destination de la population générale contre les groupes Y et W. Or, depuis la fin de la pandémie, ce sont ces dernières souches qui sont responsables de la plupart des méningites.
« Nous pensons qu’il est temps de reconsidérer la stratégie vaccinale actuelle », a déclaré Muhamed-Kheir Taha à l’AFP.
Les chercheurs, actuellement en liaison avec la Haute autorité de santé (HAS), recommandent notamment d’étendre le vaccin tétravalent ciblant les méningocoques des groupes A, C, Y et W aux adolescents, principaux porteurs sains du méningocoque.
D’autant que la résurgence des méningites pourrait s’accentuer dans les prochains mois avec l’épidémie de grippe saisonnière qui crée un « contexte favorable au développement des bactéries méningococciques », notamment par l’augmentation de la circulation et de l’exposition aux pathogènes respiratoires.
Autre point de vigilance : les grands rassemblements propices aux contaminations comme les Jeux olympiques.
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