« Manikanetish » : merveilleux voyage au pays des Innus


Se rendre chez les Innus de la Côte-Nord prend plus de 10 heures de route depuis Montréal, mais il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin en voiture pour explorer une partie de leur univers. Il suffit d’aller chez Duceppe pour voir la touchante pièce Manikanetish.

Cette adaptation du roman de Naomi Fontaine est un voyage essentiel pour en savoir plus sur ce peuple, et plus généralement sur les peuples autochtones, avec qui nous partageons le territoire.

Comme dans le livre, l’histoire s’inspire de la vie réelle de l’auteur, qui se retrouve également sur scène en tant que narratrice. Celui qui a grandi dans la région de Québec revient à Uashat, sur la Côte-Nord, pour enseigner le français à l’école secondaire d’où est tiré le nom de la production. Désireuse de renouer avec ses racines tout en motivant les adolescents, l’héroïne est confrontée aux différences culturelles et à son inexpérience pédagogique face à des étudiants indisciplinés depuis qu’elle est fraîchement sortie de l’université.

Jeunes autochtones sur scène

La distribution est entièrement indigène à l’exception d’un musicien. Ce sont surtout de jeunes Innus de la Côte-Nord, mais il y en a un de Mashteuiatsh ainsi qu’un Mi’kmaq de Gespeg. Même s’il s’agissait de leurs premiers pas au théâtre, les jeunes comédiens s’en sortent très bien. On retrouve notamment Sharon Fontaine-Ishpatao, qui s’était illustrée dans l’excellent film Kuessipanet qui incarne Yammie, l’enseignante au cœur de l’histoire.

Cette mise en scène de Jean-Simon Traversy fait la part belle à la culture innue à travers la musique et quelques phrases dans leur langue.

Après un début hésitant, l’histoire prend son envol alors que les acteurs gagnent en confiance pour passer facilement de l’humour au drame. Les nombreuses répliques amusantes amusent le public et offrent un contraste très efficace pour ramener des moments tragiques, comme ce qui arrive malheureusement trop souvent dans les communautés autochtones. Les problèmes sociaux sont donc abordés sans prendre trop de place.

Ce portrait simplifie certes la vie de ces jeunes, mais il sensibilise assurément la majorité de l’auditoire tout en présentant leurs défis et réalisations de façon émouvante.

« Nos voix sont entendues », disent-ils à la fin de l’émission. Cette production, qui sortira de la métropole, mérite d’être vue par tous.

  • Manikanetish ★★★★☆

Manikanetish est présenté jusqu’au 8 avril à Duceppe



journaldemontreal-show-fr2en

Back to top button