L’Ontario alloue 29 millions de dollars pour protéger la population de caribous en déclin

Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a affirmé la semaine dernière que l’Ontario ne protège pas efficacement l’habitat du caribou boréal, une espèce menacée d’extinction au Canada. Le mois dernier, il a présenté un bilan similaire pour le Québec.
Le caribou est considéré comme un « canari dans la mine de charbon » : son déclin expose la dégradation de la forêt boréale du Canada. Les perturbations de l’habitat, y compris les routes et les coupes associées à l’exploitation forestière industrielle, sont un facteur important de leur disparition.
Au lieu de protéger l’habitat essentiel du caribou comme l’exige la législation fédérale, l’Ontario a exempté les activités forestières de la Loi sur les espèces en voie de disparition de la province, a ignoré le mandat fédéral d’élaborer des plans par aire de répartition du caribou et a refusé de déclarer des objectifs de protection ou de restauration de l’habitat.
Le 15 mars, le ministre de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs de l’Ontario, David Piccini, a promis 29 millions de dollars sur quatre ans pour soutenir la restauration, la protection et la recherche de l’habitat. À ses côtés se trouvait l’Association des industries forestières de l’Ontario, qui a déclaré publiquement que ces caribous sont « beaucoup trop nombreux pour que la sous-espèce soit considérée à risque », que le déclin du caribou est causé par des facteurs que le gouvernement est « incapable de contrôler ou incapable de contrôler ». mesurer » et que les forêts aménagées pour l’exploitation forestière industrielle mènent à des « populations de caribous en meilleure santé ».
Espérons que leur soutien au financement de l’Ontario représente un revirement!
La révélation de la mauvaise gestion du rétablissement du caribou par la province survient à un moment où la gestion forestière au Canada fait l’objet d’un examen minutieux international. Des enquêtes sondent l’influence des multinationales dans la gestion des forêts publiques, l’efficacité de la certification de durabilité par des tiers et l’ingérence de notre gouvernement fédéral dans les réglementations américaines et européennes visant à stopper la dégradation des forêts.
Pourtant, les lobbyistes de l’industrie forestière et Ressources naturelles Canada continuent de jouer leur rôle autoproclamé de « chef de file mondial » en matière de durabilité forestière. Ils n’hésitent pas à pointer du doigt la déforestation en Amazonie – où les arbres sont abattus pour faire place à des fermes et des ranchs de bétail – pour établir une barre contre laquelle leur propre performance doit être jugée. Mais ce faisant, ils ont obscurci le fait que la dégradation des forêts – la détérioration de la valeur écologique, de la structure, de la composition et de la fonction de la forêt – laisse aux générations futures des écosystèmes forestiers moins complexes et résilients que ceux dont nous avons hérité.
L’industrie affirme souvent que la protection de l’habitat du caribou sera trop lourde à porter, malgré le fait que le gouvernement provincial a récemment affirmé qu’il peut durablement doubler la quantité de bois abattu. Dans notre paysage économique mondial actuel, la demande du marché et la mécanisation ont tendance à stimuler les niveaux d’emploi, et la productivité est souvent augmentée en réduisant les intrants de main-d’œuvre, comme on le voit dans d’autres secteurs.
Certaines entreprises s’adaptent à l’évolution des attentes sociétales, et certaines entreprises accordent la priorité à l’environnement et aux populations locales.
Des économistes, des journalistes, des forestiers, des biologistes, des écologistes et des citoyens ont tous soulevé des inquiétudes quant à la durabilité des opérations d’exploitation forestière. Nous devons repenser la manière dont la durabilité est quantifiée et atteinte.
La durabilité de la forêt devrait inclure la survie et le rétablissement du caribou. L’ordonnance de protection du caribou du gouvernement fédéral offre une occasion bien nécessaire de réinitialiser la foresterie provinciale.
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