L’île Verte et sa grouse

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Notre camionnette s’enfonce profondément dans la forêt et de plus en plus de lichens arboricoles défilent sous nos yeux. Pas de doute : nous sommes au coeur des Chic-Chocs, dans les grandes épinettes de la Gaspésie.

Gilbert Delage est à 500 km de chez lui. Malgré le manque de sommeil, l’ancien maire de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, la municipalité de l’île, esquisse un sourire. Nous sommes en plein dans l’habitat du tétras. Nous avons de bonnes chances d’en ramener sur l’île.

Les forêts dominées par les résineux comme l’épicéa sont un terrain fertile pour la vie des tétras.Photo : Radio-Canada / Gilbert Bégin

Nous accompagnons Gilbert Delage et son équipe dans ce projet un peu fou de réintroduction du tétras du Canada sur une île. Un projet qu’il caresse depuis trois ans. Il a deux semaines pour capturer une cinquantaine de tétras.

» C’est le nombre d’oiseaux qu’il nous faut si nous voulons assurer la diversité génétique et garantir le succès de la réintroduction. »

Une citation de Gilbert Delage

Pascal Pettigrew supervise les captures. Ce biologiste de l’Université du Québec à Rimouski connaît bien les habitudes de l’oiseau.

Il sillonne lentement les chemins forestiers à la recherche d’une femelle accompagnée de son petit.

» Notre protocole de capture est rigoureux : il faut à chaque fois capturer une femelle et son petit. Nous ne voulons pas d’orphelins. »

Une citation de Pascal Pettigrew

Nous sommes fin août et le soleil vient de se lever. Des fragments de brume matinale s’accrochent aux lichens.

Soudain, le biologiste arrête sa camionnette. Une femelle et ses frères se nourrissent sur le bord de la route, à 50 mètres de nous.

Pascal sort rapidement une drôle de canne à pêche, une perche au bout de laquelle est monté un collet. Il se dirige lentement vers la grouse.

Gilbert m’explique la technique de capture : Nous comptons sur l’instinct de camouflage de l’oiseau. Lorsqu’un tétras se sent menacé, il s’arrête de bouger. Il compte sur son camouflage pour échapper aux prédateurs. On profite de ce moment pour passer le collier autour de son cou.

Gilbert Delage compte également sur l’aide de Daniel Dussault, ancien agent de la faune et résident de l’île Verte.

Au cours de notre discussion, Daniel et Pascal ont rapidement maîtrisé la femelle et ses trois juvéniles. Un par un, ils placent délicatement les oiseaux dans une caisse en bois.

Gilbert ajoute quelques branches de mélèze. C’est un oiseau calme. Il supporte bien le transport.

Cinq heures de route séparent désormais ces oiseaux de l’île Verte.

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