Les noms des missions militaires canadiennes devraient être francisés, selon le commissaire

DRIFTNET, BOXTOP, VECTOR, OPEN SPIRIT, SNOWGOOSE, UNIFIER : les noms unilingues des missions des Forces armées canadiennes (FAC) enfreignent la loi et devraient être francisés, affirme le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge.
Le commissaire est intervenu suite à une plainte déposée en 2021 par une citoyenne acadienne, Chantal Carey. Cette plainte a donné lieu à la rédaction d’un rapport que le quotidien « Le Droit » a d’abord révélé mercredi.
Le commissaire Théberge y soutient que le ministère de la Défense « devrait s’assurer qu’une version française de ces noms soit affichée sur son site Internet » puisque « toutes les communications accessibles au grand public doivent être offertes simultanément dans les deux langues officielles ».
En réponse à un rapport préliminaire, la Défense a répondu au commissaire que les noms d’opération « sont choisis pour indiquer l’intention stratégique de la mission et assurer une compréhension universelle » et que « avoir plusieurs noms de code pour la même opération pourrait augmenter les risques et prêter à confusion ”.
De plus, certains noms de mission sont choisis selon les standards de l’Otan « afin de limiter les risques et la confusion » entre les forces alliées.
Finalement, les explications du ministère n’ont pas satisfait Raymond Théberge.
Il a recommandé à la Défense de se conformer à la loi en ajoutant une variante française aux noms des missions anglophones sur le site Internet du gouvernement et de « prendre les mesures nécessaires pour que tous les noms soient dans les deux langues officielles ».
« Ce faisant, rien n’empêche le MDN d’indiquer que seuls les noms anglais agissent à titre officiel », a déclaré le commissaire.
Le ministère de la Défense a répondu par courriel qu’il « [examinera] la question » afin de mettre en œuvre les recommandations.
« Nous encourageons une culture du bilinguisme où les employés du MDN et les militaires participent au renforcement de la capacité linguistique de l’organisation et à la création d’environnements de travail propices à l’utilisation et au maintien des deux langues officielles », a expliqué le Ministère.
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