Legault et Fitzgibbon : pour le meilleur et pour le pire


Il y a cinq ans, François Legault a convaincu Pierre Fitzgibbon de faire le saut en politique. La diplômée de la Harvard Business School et star du monde des affaires québécois devait faire partie de l’équipe économique de rêve promise par le patron de la CAQ.

Au fil des mois, le ministre n’a jamais déçu son patron, que ce soit au niveau de sa compétence ou de son travail acharné. Mais il s’est avéré être une affaire compliquée qui allait attirer son lot de polémiques et de critiques.

Devenu premier ministre, François Legault a vite compris que s’il voulait garder Fitz dans l’équipe, il y aurait un prix à payer. Legault a compris que sa relation avec le ministre de l’Économie devait respecter le principe fondateur d’un mariage : pour le meilleur ou pour le pire.

Pour le meilleur

Pierre Fitzgibbon est parfois caricaturé à cause de son amour pour offres. La vérité est qu’il est à la fois très expérimenté et naturellement doué pour cela. Il a passé sa vie à conclure des marchés. Souvent des bons.

Il a passé sa vie à créer des montages financiers complexes pour assurer le financement de transactions ou permettre la croissance d’entreprises. De plus, dans un grand nombre de cas, il a fait offres dans lequel il n’était pas seulement consultant professionnel. Son propre argent était en jeu !

C’est bien d’avoir un ministre qui a lui-même risqué son argent dans des projets concrets. Il y a trop d’hommes politiques qui ont jonglé avec les fonds publics et joué avec la vie et la mort des entreprises sans avoir eu la moindre expérience entrepreneuriale. Avoir goûté au risque associé à s’investir permet de prendre conscience et de respecter les autres entrepreneurs.

Je garde à l’esprit le problème de la Formule 1. Alors que Montréal et le gouvernement du Québec semblaient acculés, le ministre Fitzgibbon réussit à négocier une entente prolongée à un coût raisonnable. Ce jour-là, il valait mieux avoir Fitz assis à table avec les bonzes de la F1.

Dans le monde des affaires, personne ne l’intimide, personne ne l’impressionne. Quand il débarque à Davos et rencontre des PDG d’entreprises pour leur proposer d’investir au Québec, on peut avoir l’esprit tranquille. L’approche est solide, professionnelle et convaincante. François Legault le laisse partir en toute confiance dans ce genre de circonstances.

Et pour le pire…

Pierre Fitzgibbon n’a pas besoin de politique pour vivre. Il perd de l’argent en politique. Lorsqu’il se met dans l’eau chaude, François Legault ne peut pas le gronder en le menaçant de lui retirer son emploi.

Le commissaire à l’éthique, les porte-parole de l’opposition, l’apparence d’un conflit d’intérêts, il s’en fout. A son âge, pensez-vous qu’il va changer ?

Pouvez-vous survivre longtemps en politique avec une attitude aussi désinvolte ? J’ai dit une fois publiquement qu’il ne terminerait pas son premier mandat… Il m’a déjà prouvé le contraire.



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