Le tourisme de naissance est en hausse alors que le système de santé est déjà en difficulté

Les gynécologues et obstétriciens veulent se pencher de plus près sur la question, tant en Alberta qu’à l’échelle du pays. Ils veulent déterminer si Ottawa et les provinces doivent adopter une position plus dure à son égard.

Cette semaine, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) en a fait un sujet clé lors d’une conférence à Banff, en Alberta.

Nous allons commencer à examiner certaines discussions provinciales et fédérales, parce que c’est une question où l’avantage est provincial, mais l’immigration est fédérale, et dans la plupart des cas, ils ne se parlent pas dit le Dr Douglas Wilson, président de la SOGC et professeur émérite à la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary.

Une préoccupation clé, dit-il, est d’assurer des soins sécuritaires, car bon nombre de ces patients ont d’autres problèmes de santé, comme le diabète et l’hypertension.

» Si vous n’avez pas la chance de suivre ces femmes avant et qu’elles viennent vous voir à la fin, il y a un risque d’accouchement beaucoup plus compliqué. »

L’obstétricien-gynécologue Colin Birch est co-auteur d’une étude récente sur le tourisme de naissance à Calgary. Je pense qu’il faut régler ça. Nous devons décider comment nous allons aborder cela il dit.

L’analyse rétrospective a porté sur 102 femmes entre juillet 2019 et novembre 2020 et a révélé que 77 % des patientes souhaitent profiter du système d’octroi automatique de la citoyenneté à toute personne née au Canada.

Le Dr Colin Birch, obstétricien-gynécologue à Calgary, croit qu’il faut s’attaquer au tourisme de naissance.

Photo: École de médecine Cumming

Le système de santé de l’Alberta, comme d’autres à travers le pays, subit une pression intense et cela amène les médecins à s’interroger sur les impacts de cette tendance, explique le Dr Colin Birch. Dans le système de santé tel qu’il est actuellement, nous n’avons pas l’espace nécessaire pour accueillir ces personnes.

Le gouvernement de l’Alberta concerné

Les données fournies par Alberta Health montrent que le nombre de non-résidentes qui ont accouché dans la province a plus que triplé, passant de 83 à 287, entre les exercices 2010-2011 et 2015-2016.

Les chiffres ont légèrement baissé par la suite et les données les plus récentes montrent que 256 non-résidents ont accouché en 2020-21 et 245 en 2021-22.

Dans la plupart des cas, les touristes d’origine sont des patients qui ont accès à des soins de santé de qualité dans leur pays d’origine et ne sont pas des personnes vulnérables, des réfugiés ou des demandeurs d’asile. Le porte-parole d’Alberta Health, Andrew Livingstone, a déclaré dans un communiqué.

Le nombre de non-résidentes donnant naissance en Alberta a plus que triplé entre 2010 et 2016.

Photo : Shutterstock

Selon Andrew Livingstone, les soins de santé d’urgence seront toujours fournis, qu’une personne ait ou non une couverture médicale en Alberta. Cependant, si une personne n’a pas d’assurance-maladie en Alberta, tous les coûts des soins prodigués sont à sa charge.

Dans certains cas, dans les situations de tourisme de naissance, le coût des soins hospitaliers pour la mère et le nouveau-né reste impayé. Nous examinons actuellement un certain nombre d’options pour faire face à ces circonstances et recouvrer les coûts des soins de santé.

L’étude du Dr Colin Birch révèle que les frais impayés aux services de santé de l’Alberta pour une période de 16 mois s’élevaient à près de 700 000 $. La province estime qu’il est trop tôt pour partager des détails sur les options envisagées.

Avec des fichiers de Jennifer Lee