Le roi Charles ne peut pas sauver la monarchie impopulaire


Les chiffres sont là.

Non, je ne parle pas des 100 millions de livres sterling que le couronnement devrait coûter aux contribuables britanniques, ni des près de 60 millions de dollars que la Couronne coûte aux Canadiens chaque année.

Je parle plutôt des chiffres sur la popularité du roi Charles ici au Canada.

Ils ne sont pas jolis, et je ne crois pas non plus qu’ils soient éphémères. Un récent sondage Angus Reid a révélé que 60 % des répondants s’opposaient à la reconnaissance de Charles comme roi du Canada. Seuls 28 % avaient une opinion favorable de lui. Étant donné que seulement 9 % des Canadiens attendent avec impatience le plus grand spectacle au monde – son couronnement – ​​même ce spectacle n’améliorera probablement pas sa popularité de manière significative.

Et donc, comme dans toute relation où les conversations gênantes sont retardées, les Canadiens doivent avoir une conversation adulte sur le rôle de la monarchie dans notre pays.

Maintenant, je n’ai pas besoin d’être sermonné sur les nombreux arguments en faveur du maintien de nos liens avec la maison de Windsor. Dans une vie antérieure, j’étais convaincu. J’ai grandi anglican. J’étais un monarchiste actif. Je croyais au rôle important que la Couronne a joué dans l’histoire de notre jeune pays.

Et, j’ai absolument admiré Elizabeth II, vraiment le plus grand exemple de service devant soi de mémoire récente. Son omniprésence, tout au long de ma vie, a été une source de réconfort et de continuité.

Mais le Canada a changé et il est temps que notre relation avec la Couronne change avec elle. Et lorsque nous examinons ce changement, il y a, bien sûr, des parties de la relation qui méritent d’être préservées, la première d’entre elles étant notre relation avec le Commonwealth.

Sur ce sujet, Elizabeth était en avance sur son temps. Elle comprenait, naturellement, que son royaume se transformait et que le Commonwealth était le moyen le plus efficace de « garder le meilleur et changer le reste ».

C’est un bon conseil. Et, en tant que Canadiens, nous devons l’appliquer à notre situation actuelle. Après tout, nous sommes à un point d’inflexion et il y a beaucoup de choses qui valent la peine d’être changées.

Voici pourquoi.

Premièrement, ces chiffres accablants sur la popularité de Charles ne feront que s’aggraver. Comme on dit en politique, il n’y a pas de chemin vers la victoire pour Charles. Il semblerait qu’il n’y ait plus de coup de pub pour lui. Aucun effort de durabilité. Pas de discours vantant les avantages de la laine. Non, il semble y avoir rien gauche qui peut conquérir le cœur des nouveaux Canadiens, en particulier le cœur des nouveaux Canadiens.

Et peut-être que cette vérité lui est déjà apparue. Alors que Charles se vante d’avoir effectué 18 visites officielles au Canada en 50 ans, son premier voyage à l’étranger n’a pas été au Canada – ni dans aucun autre pays du Commonwealth d’ailleurs – mais en Allemagne (après l’annulation de la France).

Ce qui m’amène à ma deuxième raison.

Depuis le dernier sacre en 1953, évidemment notre nation a fondamentalement changé. Nous sommes plus grands, plus forts et plus diversifiés. En tant que peuple, nous sommes plus engagés et fiers d’être une « mosaïque et non un creuset » que nous ne sommes notre nouveau roi.

Mais peut-on réellement croire que le meilleur moyen de favoriser notre cohésion collective consiste, entre autres, à demander à des millions de nouveaux citoyens et fonctionnaires de prêter serment d’allégeance à un homme blanc de 74 ans doté de pouvoirs mythiques ? Avons-nous vraiment besoin qu’on nous rappelle dans quel siècle nous vivons ?

Bien sûr, ce sera un énorme défi pour le Canada de se débarrasser de la monarchie. Et un bon argument peut être avancé que ce temps serait mieux dépensé à combattre l’inflation, à relever les défis de notre système de santé et à veiller à ce que nous tenions nos engagements envers nos alliés, qui font plus pour nous défendre que nous ne faisons pour les défendre.

Mais, encore une fois, les mêmes règles s’appliquent que dans toute relation personnelle. Il n’y a jamais de bon moment pour partir. Toujours un Noël de plus. Un événement familial de plus. Mais la vérité est parfois qu’une partie dépasse l’autre et qu’il est temps de partir.

Ce moment est venu.

Jaime Watt est le président exécutif de Navigator Ltd. et un stratège conservateur. Il est chroniqueur indépendant pour le Star. @jaimewatt


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