Le manque de main-d’oeuvre a contribué à l’échec de l’implantation de Volkswagen au Québec


Le ministre québécois de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a déclaré que le manque de main-d’œuvre avait joué un rôle dans le choix de Volkswagen de localiser ailleurs son projet d’usine de batteries, qui nécessitait un approvisionnement en électricité dans des délais trop serrés.

M. Fitzgibbon a expliqué jeudi qu’Hydro-Québec aurait pu y répondre au Saguenay ou sur la Côte-Nord, mais que l’entreprise allemande avait besoin de 4 000 à 6 000 employés pour son projet d’usine de batteries de voitures électriques, ce qui était impossible dans ces deux régions. « Promettre à Volkswagen qu’on aurait 6 000 personnes à Sept-Îles, je n’ai pas eu l’audace de le faire », a-t-il expliqué.

Volkswagen souhaitait s’installer dans la région de Montréal pour profiter d’une main-d’œuvre plus abondante, mais « les besoins en mégawatts pour Montréal au premier trimestre 2027 étaient techniquement impossibles », a déclaré le ministre en point de presse. Le raccordement d’une installation de l’entreprise au réseau d’Hydro-Québec dans les délais aurait cependant été possible plus au nord. « On peut le faire à Saguenay, on peut le faire à Sept-Îles, mais ils voulaient le faire à Montréal », a expliqué M. Fitzgibbon.

Volkswagen a décidé cette semaine que sa filiale PowerCo construirait une usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques à St. Thomas, en Ontario.

Une question de capacité de transport

Dans le cas présent, c’est la capacité de transport d’énergie – et non le manque d’énergie – qui a empêché le projet dans la région de Montréal, même si Hydro-Québec voit déjà le moment où la demande dépassera son offre. « Les 800 MW sont là, au Labrador ou à la Baie James », a déclaré M. Fitzgibbon. L’amener à Montréal est le problème. Il ne s’agit pas tant d’avoir d’autres sources que de le transporter. »

Le gouvernement redoublera d’efforts ces prochaines années avec un plan de déploiement de 1 000 nouvelles éoliennes par an, a également souligné le ministre.

La ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, qui est également responsable de la région de la Côte-Nord, n’a pas commenté les problèmes de main-d’œuvre dans sa région soulevés par son collègue Fitzgibbon. « L’information que j’avais était que Volkswagen cherchait des terrains autour de Montréal », a-t-elle déclaré.

Mmoi Champagne Jourdain a souligné que d’autres projets sont à l’étude pour la baie de Sept-Îles qui, a-t-elle insisté, présente de nombreux atouts pour le développement économique. « Il est certain qu’en tant que ministre régionale, je veillerai à faire avancer ces projets », a-t-elle déclaré.

« Un échec », dit l’opposition

Le député péquiste Joël Arseneau a déclaré que, dans ce cas, François Legault subit les conséquences de son manque de vision, de planification et d’anticipation. « C’est un échec, c’est un rejet. Et puis le premier ministre, qui aime se comparer à l’Ontario, il vient de tout bouffer avec une décision comme ça », a-t-il déclaré en point de presse.

M. Arseneau a rappelé que le ministre Fitzgibbon avait justement mis en avant l’importance d’attirer un fabricant de batteries pour voitures électriques. « Nous sommes battus par l’Ontario, qui pourra accueillir un Volkswagen, alors que nous disons que nous n’avons pas l’énergie pour le faire. »

La députée libérale Jennifer Maccarone a également plaisanté sur la tournure des événements. « Nous avons néanmoins vu que M. Fitzgibbon – depuis des années, notre super-ministre qui est censé être le un négociateur – vient de manquer une occasion d’avoir un accord « , a-t-elle déclaré lors d’un point presse.

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