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Science et technologie

Le béluga adopte des animaux et imite la voix humaine

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(EN VIDÉO) En vidéo : La naissance d’un bébé béluga à l’Aquarium de Géorgie Le Georgia Aquarium d’Atlanta a célébré un heureux événement il y a quelques semaines….

Nous sommes au nord de l’océan Pacifique. A l’est, sur notre droite, les plaines gelées de l’Alaska. A l’ouest, les terres sibériennes. Tout près, plus au nord, le cercle polaire arctique et ses étendues de banquise à perte de vue. Ici, le détroit de Béring sépare deux géants, l’Amérique et l’Eurasie. C’est l’été, les températures douces annoncent le retrait des glaces. Mais pour l’instant, le blanc et le silence dominent. La mer est si calme que personne ne peut deviner ce qui se passe aujourd’hui. Nous avons rendez-vous avec un phénomène qui ne se produit qu’une fois par an. Un phénomène exceptionnel. Mais pour le voir, il faut passer de l’autre côté, derrière le miroir gris de l’eau. Dans ces eaux froides en apparence inhospitalières, des milliers d’espèces vivent au rythme des saisons. Ils sont là. Nous les entendons avant de les voir. La mer n’est pas silencieuse. En calmant votre respiration, en vous laissant bercer par les eaux, vous pouvez entendre la vie qui nous entoure.

Découvrez le podcast Bêtes de Science à l’origine de cette transcription. Cliquez sur le bouton Play et laissez-vous emporter ou cliquez ici pour vous abonner sur votre application préférée. © Futura

Leur silhouette blanche reflète la lumière du soleil. Ils nagent lentement, virevoltent, se frôlent. Avec leur apparence de grands dauphins vêtus tout de blanc, vous les avez peut-être reconnus : ce sont des bélugas. Tandis qu’un premier groupe s’avance vers nous, un autre, un peu plus loin, surgit des profondeurs de l’océan. Nous sommes soudain entourés d’une centaine de baleines blanches. Les petits sont facilement reconnaissables : ils ont encore la peau grise. Ce sont les bébés du groupe. On dirait qu’ils ont pris rendez-vous. Et c’est une nomination qui ne doit rien au hasard… mais nous y reviendrons plus tard. Parce que le spectacle est époustouflant. Tout autour de nous, ces géants des mers, mesurant jusqu’à 5 mètres de long et pesant plus de 1 000 kilos, flottent avec grâce, comme en apesanteur, dans les eaux froides de l’Arctique. À la naissance, les bébés pèsent déjà 80 kilos, soit le poids d’un humain adulte !

Les bélugas du Nunavut vus par Florian Ledoux

Le béluga est, comme la baleine ou le dauphin, un mammifère marin, appartenant à la famille des cétacés. Il vit dans les eaux septentrionales de notre planète. Son nom scientifique, Delphinapterus leucas, signifie « dauphin sans ailes », en grec ancien. Car contrairement aux dauphins ou aux requins communs, sa silhouette, blanche comme la glace, est dépourvue de nageoires. Au lieu de cela, il est surmonté d’une fine crête qui court le long de son dos. Son bec fendu en un large sourire dévoile des dents acérées, très utiles pour croquer les poissons et crustacés dont il se nourrit. De chaque côté de sa tête, de petits yeux confèrent au béluga un large champ de vision. Comme tous les mammifères marins, notre cétacé remonte à la surface pour respirer, grâce à son évent, ce petit trou situé au sommet de son crâne. Et son évent sert aussi à faire des bulles !

Le « canari des mers » vit dans un univers sonore

Le véritable atout du béluga n’est ni son champ de vision ni ses dents acérées. Non, son atout majeur est son sonar. Comme son cousin le dauphin – qui donne des prénoms à ses amis, rappelez-vous, nous en parlions dans un épisode précédent – ​​comme le dauphin donc, le béluga est capable de prendre des photos sonores de son environnement. Pour se frayer un chemin dans l’eau, à des profondeurs où le soleil est rare, il émet des sons grâce aux membranes vibrantes situées dans son nez, qui sont peu ou prou comparables à nos cordes vocales. Ces sons sont amplifiés par un orgue, le melon, cette grosse bosse sur le front du béluga qui le rend reconnaissable entre mille, et (on ne va pas se mentir) qui lui donne un air un peu drôle.

Les sons émis par le béluga, rendus plus puissants par son melon, voyagent dans l’eau, et c’est alors qu’il se heurte à ce qu’il rencontre : la banquise, un bateau, des poissons. Lorsqu’ils atteignent un obstacle, les sons reviennent au béluga, vibrant de sa mâchoire jusqu’à son oreille interne pour l’informer que quelque chose est là, dans cette direction. Le cerveau du béluga crée alors une sorte de carte, une photographie instantanée de ce qui l’entoure. Tout un super pouvoir, n’est-ce pas ?

« Le béluga communique avec ses congénères en émettant des sifflements, des clics, des grincements et des grognements»

Le béluga est parfaitement adapté à la vie dans le royaume sonore de l’océan. Et comme vous l’aurez remarqué, c’est un véritable bavard ! Il communique avec ses congénères en émettant des sifflements, des clics, des grincements et des grognements. On le surnomme même le canari des mers, à cause de ses ricanements incessants ! Leur répertoire vocal est si varié qu’il faut plusieurs années aux bébés bélugas pour s’exprimer parfaitement. Car la communication est essentielle pour ces animaux qui vivent en groupe et entretiennent des liens profonds avec leurs pairs. Les bélugas sont des animaux sociaux. Regardez-les, ils ont voyagé ensemble, et ne se sont guère éloignés ! Ils passeront l’été ici. Car comme chaque année, à la même période, les cétacés migrent de leurs territoires d’hivernage, un peu plus au nord, vers les eaux côtières où ils barboteront tout l’été. Ils parcourent la banquise pendant plusieurs mois, parcourant parfois des milliers de kilomètres. Ce phénomène est appelé « migrations d’été ». D’année en année, ils empruntent le même chemin, suivent le même parcours sous-marin et retrouvent la même baie. Partout, du nord au sud du détroit de Béring, des milliers de bélugas font de même.

Mais pourquoi se réunissent-ils ici ? Comment font-ils pour se retrouver, année après année, au même endroit ? Comme vous pouvez l’imaginer, ce comportement extraordinaire a rapidement piqué la curiosité des scientifiques, et vous verrez qu’ils ont fait une découverte surprenante sur l’extraordinaire intelligence du béluga.

Une culture migratoire transmise de génération en génération

Une équipe de chercheurs du monde entier a suivi pendant 30 ans les déplacements de plus de 1 600 bélugas vivant dans les eaux arctiques de la Sibérie et de l’Alaska. Ils ont rassemblé les recherches effectuées par leurs prédécesseurs et ont suivi les bélugas pour accéder à une information essentielle : leur ADN. L’ADN est l’information contenue dans chaque cellule de notre corps. Cette information est une sorte de code biologique, propre à chaque personne, totalement unique, et qui va dicter la couleur de nos yeux, de nos cheveux, mais aussi certains aspects de notre caractère par exemple. Notre ADN, c’est un peu notre carte d’identité biologique, ou plutôt génétique pour être précis. Tous les êtres vivants en ont un. Et c’est donc une information cruciale pour les chercheurs ! Cela leur permet de savoir si les bélugas qu’ils étudient appartiennent à la même famille : sont-ils cousins, frères et sœurs, parents ou enfants ?

En comparant ces cartes d’identité génétique avec les parcours marins suivis par les bélugas lors de leurs migrations, les chercheurs ont fait une découverte exceptionnelle. Ils se sont rendu compte que les bélugas qui se rassemblent appartiennent à la même famille et migrent tous vers leur lieu de naissance. Alors bien sûr, beaucoup d’animaux migrent : poissons, oiseaux, ou encore tortues… Mais ce qui rend la migration des bélugas si extraordinaire, c’est qu’ils n’utilisent pas d’indices chimiques ou magnétiques pour trouver leur chemin : chez les bélugas, la migration s’apprend .

Grand-mère orque assure la survie de ses petits-enfants

En effet, les mères bélugas transmettent à leurs petits leur connaissance des routes maritimes. Ils leur apprennent à se repérer dans l’immensité des eaux arctiques et à retrouver le chemin de leur lieu de naissance. Lorsque le savoir est ainsi transmis socialement, on parle de culture. Les bélugas ne sont donc pas de simples animaux migrateurs, ils ont une culture migratoire. Et ça change tout ! Les chercheurs pensent que ces migrations leur permettent de s’adapter aux changements saisonniers, par exemple pour trouver de la nourriture. C’est la preuve d’une intelligence sociale surprenante et de capacités cognitives complexes. Une autre façon de dire qu’ils sont vraiment intelligents.

Adoption de narvals et imitation de voix humaines

Et les capacités extraordinaires des bélugas ne s’arrêtent pas là ! Vous souvenez-vous des bulles qu’ils soufflaient plus tôt ? Eh bien, les scientifiques ont découvert qu’ils les produisaient seuls ou en groupe, sans qu’ils aient une réelle utilité, tout simplement… pour s’amuser. Ces petits farceurs ont aussi un grand cœur : à plusieurs reprises, des groupes de bélugas ont adopté des narvals. Les narvals sont aussi appelés licornes des mers, en raison de la longue défense en forme d’aiguille qu’ils arborent et qui peut mesurer jusqu’à 3 mètres ! Ce sont des cousins ​​des bélugas, mais ils n’appartiennent pas à la même espèce, ce qui rend leur compréhension, même rare, exceptionnelle.

Et vous avez peut-être entendu parler de Noc, un béluga devenu célèbre grâce à une capacité des plus étonnantes. Noc était un béluga captif vivant dans un étang à San Diego, aux États-Unis. Il faisait malheureusement partie de ces bélugas arrachés à leur milieu naturel, mais aujourd’hui, les choses changent, et de plus en plus de voix s’élèvent contre ce type de pratique. Durant ces longues années passées dans la piscine, Noc a côtoyé les bélugas, les dauphins et les humains.

Noc, le béluga qui parle aux humains

Et un jour, alors qu’ils vaquaient à leurs occupations près de Noc Pond, les scientifiques ont entendu des bruits étranges. Des bruits qui ressemblaient étrangement à une conversation humaine. Lorsqu’ils ont réalisé que c’était Noc lui-même qui les avait produits, tout le monde a été choqué. Dans le discours de Noc, on ne distingue pas vraiment de mots, plutôt une sorte de conversation marmonnée. Mais c’est déjà une véritable prouesse pour le béluga, qui fait l’effort de produire des sons beaucoup plus graves que d’habitude, en contractant différemment les muscles de ses narines. Noc s’était trouvé un passe-temps : il imitait la façon dont les humains parlaient. Extraordinaire, n’est-ce pas ?

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