La GRC a reçu une douzaine de signalements « sérieux » de prétendus « postes de police » chinois à Montréal

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déjà reçu une dizaine de signalements « graves » en un peu plus de 24 heures sur les deux présumés « postes de police » clandestins situés à Montréal et à Brossard.
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« Suite à notre appel au public dans le cadre de notre enquête sur de présumés postes de police chinois dans la grande région de Montréal, nous avons reçu une dizaine de signalements prometteurs », a déclaré à notre Bureau d’enquête, le sergent de la GRC Charles Poirier.
La police fédérale enquête sur ces établissements depuis plusieurs semaines, car elle les soupçonne d’être utilisés par le Parti communiste chinois pour intimider ou harceler des ressortissants chinois au Québec, a révélé jeudi notre Bureau d’enquête.
« Nous sommes actuellement au stade de l’analyse de ces signalements, et nous encourageons à nouveau toutes les victimes et témoins d’activités illégales, ainsi que toutes les personnes faisant l’objet de pressions, d’intimidations et de menaces à nous contacter. », a déclaré le sergent Poirier.
« La GRC réitère une fois de plus qu’elle prendra tous les moyens nécessaires pour contrer l’ingérence étrangère au Québec et au Canada », a-t-il également indiqué.
Les établissements sous la surveillance de l’Équipe intégrée de sécurité nationale (INSET) de la GRC sont le Service familial chinois du Grand Montréal, à Montréal, et le Centre sino-québécois de la Rive-Sud, à Brossard. Les deux sont dirigés par un conseiller municipal de Brossard, Xixi Li.
Pékin contre-attaque
Le gouvernement chinois a déclaré vendredi lors d’un point de presse que les récentes déclarations publiques de responsables canadiens ternissent la réputation de la Chine.
Citée dans une dépêche de La Presse canadienne, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a exhorté Ottawa à « cesser de faire du sensationnalisme et de faire du battage médiatique sur la question et d’arrêter les attaques et les calomnies contre la Chine ». « .
PhotoREUTERS
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’un point de presse le mois dernier à Pékin. Hier, elle a demandé au Canada de cesser ses « attaques » et ses « calomnies » contre la Chine.
Pour sa part, le Consulat général de la République populaire de Chine à Montréal a indiqué au Enregistrer que les allégations de la GRC étaient « non fondées ».
« La Chine respecte scrupuleusement le droit international et la souveraineté judiciaire des autres pays », indique le communiqué envoyé par courrier électronique.
Tensions politiques
La question des « postes de police » chinois fait les manchettes depuis des mois au Canada. L’organisation espagnole de défense des droits civiques Safeguard Defenders a révélé l’existence de ce phénomène à l’échelle mondiale l’automne dernier, dont cinq postes qui se trouvaient au Canada.
La GRC a alors ouvert une enquête sur trois postes présumés dans la région de Toronto et un à Vancouver, qui sont soupçonnés, par exemple, de mener des opérations de maintien de l’ordre sur le sol canadien pour convaincre des ressortissants de retourner en Chine pour faire face à la justice.
En décembre, le gouvernement Trudeau a même demandé à l’ambassadeur de Chine au Canada de fournir des explications sur ces lieux.
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