Hockey Canada veut que le hockey junior modernise ses pratiques


Depuis que l’ex-juge Hugh Fraser a accepté il y a quelques mois la présidence du conseil d’administration de Hockey Canada, cette organisation s’est donné pour objectif de devenir la meilleure fédération nationale au pays. Rien de moins.

Cependant, les nouveaux dirigeants de Hockey Canada croient que le moment est venu pour le hockey junior majeur canadien, c’est-à-dire la Ligue canadienne de hockey (LCH), de se joindre au Bureau du commissaire à l’intégrité dans les sports (BCIS). Hockey Canada s’est joint au BCIS en octobre dernier. Mais en ce qui concerne le monde du hockey, pour l’instant, l’autorité du BCIS est limitée aux équipes nationales.

Mario Cecchini est le nouveau commissaire de la LHJMQ.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le BCIS est chargé de recevoir les plaintes relatives au code de conduite universel pour prévenir et répondre aux abus dans le sport. Le BCIS s’appuie sur une équipe d’enquêteurs indépendants capables d’intervenir lorsque des participants se plaignent de leur environnement sportif.

En plus de traiter les plaintes, BCIS peut, s’il le juge nécessaire, mener des évaluations d’une communauté sportive pour enquêter sur d’éventuels problèmes systémiques.

Bref, le BCIS est un outil qui semble spécifiquement conçu pour répondre aux problèmes de gouvernance auxquels font face la LHJMQ et les deux autres ligues juniors majeures, notamment depuis qu’un groupe d’anciens joueurs a intenté un recours collectif – contre l’abus de jeunes joueurs – devant la Cour supérieure de l’Ontario.


Cependant, la LCH (les trois grands circuits juniors canadiens) n’est pas assujettie à l’autorité de Hockey Canada. C’est plutôt un partenaire de la fédération nationale. A ce titre, la LCH gère elle-même, en interne, les réclamations qui lui sont faites par les joueurs ou autres participants.

Lorsque les dirigeants de la LHJMQ ont comparu à l’Assemblée nationale il y a quelques semaines, cette situation avait été vivement dénoncée par le député Vincent Marissal, de Québec solidaire.

On demande à un jeune de 16 ou 17 ans de prendre le téléphone et d’appeler le vice-président d’une ligue pour se plaindre d’un comportement probablement inapproprié et parfois même illégal. Ce n’est pas sérieux. Le moins que l’on puisse faire, c’est de revoir sérieusement le traitement des réclamations a plaidé M. Marissal.

Lors de son passage à l’Assemblée nationale, l’ancien commissaire de la LHJMQ Gilles Courteau a annoncé le développement futur d’un code du vestiaire que toute personne ayant accès aux vestiaires de la LHJMQ doit respecter pour y être admise.

Dans les bureaux des ministres concernés, tant à Ottawa qu’à Québec, ce projet de solution semble n’avoir convaincu personne. Il semble également que Hockey Canada bénéficie du plein appui d’Ottawa dans sa démarche pour que les ligues juniors majeures canadiennes se joignent au BCIS.

Et selon les informations qui circulent, le gouvernement fédéral souhaite que cet engagement du CHL se concrétise rapidement. Le hockey junior majeur est actuellement considéré comme un mauvais élève qui n’accepte pas de faire ses devoirs pour offrir à ses athlètes un environnement plus sécuritaire.

Les dirigeants des ligues juniors majeures canadiennes ont l’habitude de discuter avec les ministres provinciaux des sports ou avec les gouvernements provinciaux lorsque des problèmes surviennent. Mais ils semblent attirer de plus en plus l’attention à Ottawa.

Encore récemment, selon certaines informations qui circulent, le ministère fédéral de la Justice aurait examiné la possibilité de modifier le Code criminel pour abolir les bagarres au hockey junior.

Il y a un peu plus d’une semaine, en pleine crise, les chefs d’équipe de la LHJMQ ont voté pour l’abolition des bagarres. Les ligues juniors de l’Ouest et de l’Ontario, cependant, n’ont pas annoncé d’intentions similaires.


Bref, cette demande de transparence et de modernisation des pratiques de la LHJMQ et des deux autres ligues juniors majeures constituera un test intéressant pour le début du mandat de Mario Cecchini.

Dès son entrée en fonction, le nouveau commissaire de la LHJMQ devra également s’assurer réparer les relations de sa ligue avec le gouvernement du Québec.

Selon ce que l’on entend, les relations de la LHJMQ avec l’actuelle ministre des Sports du Québec, Isabelle Charest, n’ont vraiment pas été harmonieuses ces dernières années.

Une bannière annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement de hockey


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