Grand Prix de Las Vegas : extravagance et démesure

LAS VÉGAS | Un bout de voie sur l’un des boulevards les plus célèbres de la planète, des prix exorbitants, des retombées économiques astronomiques et des installations dépassant les 500 millions de dollars. C’est peu dire que Las Vegas est littéralement boostée aux stéroïdes cette semaine de course automobile.

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Synonyme de luxe et de glamour, le grand cirque de Formule 1 stimule sa nouvelle destination pour repousser les limites de la démesure, de l’extravagance et de l’exubérance.

Exemples ?

Chambres d’hôtel de luxe sur le célèbre « Strip » à plus de 5 000 $ la nuit au lieu de 300 $, forfaits de billets à 20 000 $ et plus, soirées privées et banquets coûteux de chefs de renommée mondiale pouvant atteindre 11 000 $, nouvelle infrastructure temporaire avec vue sur la piste devant le Dans les casinos, Vegas est littéralement sur un « high ».

Le journal s’est rendu au Nevada la semaine dernière pour observer les derniers préparatifs du 23^e et avant-dernière manche du calendrier F1. Difficile d’imaginer cet endroit, déjà habituellement si électrisant, sous vitamines. Pourtant, c’est effectivement le cas.

Et comme celui qui a déjà mis la patte sur le championnat des pilotes, Max Verstappen, au Brésil, l’a mentionné avec une honnêteté brutale : « Nous sommes à Vegas plus pour le spectacle que pour la course elle-même. »

Le grand spectacle de l’année

Ces propos ont trouvé un écho auprès d’Andrew Lanzino, vice-président des partenariats sportifs et des stratégies événementielles chez MGM International, l’un des partenaires majeurs du Grand Prix puisque la chaîne hôtelière compte 14 établissements à Las Vegas.

« C’est justement, à Vegas, c’est toujours pour le spectacle », a-t-il souligné en riant de bon cœur dans une interview au Journal au Bellagio. Chaque course en F1 a sa propre identité. Ici, il est évident que nous souhaitons en faire un spectacle car c’est exactement ce que nous sommes. Vegas est un spectacle. Cette course prouvera notre identité. »

Pour la première fois, la F1 organise sa propre course, dans ses installations. Liberty Media, propriétaire du grand cirque, a dépensé plus de 500 millions de dollars pour acheter un terrain près du Strip pour y construire des paddocks et des stands permanents.

La F1 et ses nombreux partenaires n’ont d’autre choix que d’offrir un spectacle haut en couleur en cette fin de saison marquée par la domination outrancière de Verstappen, vainqueur de 17 courses, et de l’écurie Red Bull.

Sur le circuit urbain de 6,2 km, les monoplaces défileront le soir devant les fontaines du Bellagio, la réplique miniature de la Tour Eiffel à Paris, les canaux vénitiens et le Caesars Palace avec une vitesse de pointe pouvant atteindre plus de 320 km/h en plus de tourner autour de la nouvelle attraction, la Sphère. Les images promettent de captiver l’imagination.

Fondée en 1905, Las Vegas a accueilli de nombreux événements sportifs majeurs. Pourtant, cette semaine de courses est déjà considérée comme la plus importante de son histoire. Les quelque 100 000 spectateurs attendus chaque jour sur le circuit devraient générer des retombées économiques estimées à 1,3 milliard de dollars.

Dans l’angle mort

Mais l’organisation de cet événement ne s’est pas déroulée sans heurts. Elle a créé un émoi dans la communauté puisque le tracé traverse les principales artères de la ville de 650 000 habitants et accueillant près de 40 millions de visiteurs par an. Il obstrue le cœur de la Bande, visité par des millions de touristes, bloque les principaux accès aux établissements et perturbe depuis des mois le quotidien de dizaines de milliers de salariés se rendant au travail. Les problèmes de transport représentent un défi gigantesque.

Par ailleurs, depuis vendredi, un côté du Las Vegas Boulevard a été fermé à la circulation sur près de deux kilomètres pour terminer l’installation de la voie. Cette artère est empruntée chaque jour par plus de 140 000 véhicules. Tous les chauffeurs de taxi interrogés par le représentant lors de ses déplacements ont raconté leur calvaire quotidien. Et depuis des mois, les commerçants indépendants de la zone chaude du Grand Prix affirment avoir vu leur chiffre d’affaires diminuer en raison des obstacles.

Si la fourchette de prix des hôtels situés sur le circuit est complètement excessive et a recommencé à augmenter à la veille des premiers tours de roue après des semaines de réduction, celle des hôtels situés en dehors du quadrilatère est plus raisonnable. Il est encore possible de réserver une nuit entre 100$ et 250$.

Quant aux prix des nombreux billets encore disponibles, autant réhypothéquer la maison pour la majorité d’entre eux puisqu’ils varient entre 220 $ et 9 000 $ selon le forfait choisi. Mais bon, à ce prix-là, la nourriture du célèbre chef international Wolfgang Puck est incluse…