FUSS : Le budget de l’Ontario manque de vision solide pour l’économie provinciale

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Bon nombre des gros titres du budget de l’Ontario publié jeudi porteront probablement sur les annonces de dépenses en soins de santé, autoroutes, écoles et autres dépenses importantes.

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Cependant, l’aspect crucial du budget de cette année est ce qui manque dans le document.

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Le budget d’aujourd’hui indique que l’Ontario accusera un léger déficit budgétaire de 1,3 milliard de dollars en 2023, avant de retrouver des positions excédentaires les années suivantes. Il s’agit d’une évolution positive pour la province, mais l’amélioration de la situation financière est principalement due à la hausse des revenus.

À la lecture du document budgétaire de 268 pages, il devient rapidement évident que le gouvernement Ford manque d’une vision solide de l’économie. Les dépenses en immobilisations prévues pour des projets d’infrastructure comme les autoroutes peuvent contribuer positivement à la croissance économique à long terme. Cependant, le plan budgétaire exclut des mesures clés pour améliorer la compétitivité de l’Ontario.

Il y a quelques semaines, le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, a déclaré que le budget signalerait que l’Ontario « veut être le moteur économique du Canada et, franchement, de l’Amérique du Nord ». En réalité cependant, ce budget, comme ceux qui l’ont précédé, parle d’un grand jeu sans livrer.

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Les impôts élevés sur le revenu des particuliers en Ontario sont l’un des facteurs qui limitent la croissance économique. Le taux d’imposition marginal supérieur fédéral/provincial combiné équivaut à 53,5 % pour l’Ontario, ce qui est le troisième taux le plus élevé de toutes les juridictions au Canada ou aux États-Unis. Ce taux d’imposition élevé rend plus difficile pour la province d’attirer et de retenir des entrepreneurs, des propriétaires d’entreprise, des investisseurs et des professionnels.

Pourquoi? Des impôts élevés réduisent les incitations des individus à s’engager dans des activités économiques productives et à risque.

De même, le gouvernement Ford a ignoré ses promesses de réduire plus largement les impôts des familles ontariennes.

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Lors de la campagne électorale de 2018, Ford, alors candidat, a déclaré : « Je vais remettre de l’argent dans leurs poches », en référence aux contribuables ontariens. Mais il a encore une fois choisi de ne pas réduire les impôts des familles ontariennes. Ne pas agir ici représente un écart par rapport aux opinions de la plupart des Ontariens, car un récent sondage a révélé que 73 % des personnes interrogées dans la province pensent que les impôts sont trop élevés pour la famille moyenne.

De plus, le budget provincial a évité des réductions d’impôt pour les entreprises. En 2018, Doug Ford a promis de réduire le taux d’imposition des entreprises d’un point de pourcentage pour aider à attirer des investissements dans la province. Ayant amplement l’occasion de donner suite, le premier ministre n’a pas encore tenu ses promesses.

Les taxes d’affaires élevées découragent les sociétés d’investir ou d’établir leur siège social dans la province. La décision de l’Ontario de maintenir le statu quo contraste fortement avec d’autres juridictions comme l’Alberta et le Michigan qui ont réduit leurs impôts des entreprises ces dernières années dans le cadre de stratégies économiques favorables à la croissance.

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Heureusement, le gouvernement s’est engagé à effectuer un examen fiscal dans le budget et a l’intention d’évaluer les moyens d’améliorer la compétitivité et la croissance à long terme de la province. La question de savoir si l’examen conduira à une action concrète est une question qui attend une réponse.

Selon les normes mondiales, l’Ontario est un endroit prospère. Cependant, dans sa propre région économique, l’Ontario continue d’être un retardataire économique. Parmi les huit États américains de la région des Grands Lacs et de sa province voisine, le Québec, l’Ontario avait le deuxième PIB par habitant le plus bas de la région en 2020.

Cela devrait préoccuper les décideurs car la faiblesse de la croissance économique entrave la création d’emplois et la croissance des salaires. Malheureusement, le plan économique de ce budget laisse beaucoup à désirer et promet toujours la même chose.

Les impôts élevés nuisent à la croissance économique en Ontario. Le budget du gouvernement Ford ignore les promesses passées de réduire les impôts des familles et des entreprises tout en présentant des mesures limitées visant à améliorer l’économie de la province.

— Jake Fuss est directeur associé des études fiscales au Fraser Institute