contre Erdogan, la colère gronde dans les stades

Le week-end dernier, lors des premiers matches du Süperlig depuis le tremblement de terre qui a ravagé le sud de l’Anatolie et la région de Hatay, les supporters des clubs d’Istanbul réunis dans les stades de la ville ont affiché leur soutien aux victimes, mais aussi leur désapprobation des politique gouvernementale.

En effet, ce sont les supporters de deux clubs historiques du pays, le Fenerbahçe SK et le Besiktas JK, tous deux basés à Istanbul, qui ont exprimé leur mécontentement face au gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan. Le monde du football pleure également le décès du joueur ghanéen du club Hatayspor, Christian Atsu, figure du sport dans son pays.

« Le gouvernement démissionne ! »

Au Vodafone Stadium, la fidèle arène kémaliste de Besiktas JK, le public a jeté des milliers d’animaux en peluche sur le terrain pour nous rappeler le grand nombre d’enfants victimes du tremblement de terre. bannières « Les enfants sourient toujours » être brandi dans les gradins. De l’autre côté du Bosphore, les partisans de Fenerbahçe ont exprimé haut et fort leur défi au pouvoir avec des slogans « Mensonges ! Triches ! Ça fait 20 ans ! Démission » avant de chanter « Le gouvernement démissionne ! »repris en chœur par l’ensemble de l’Ülker Arena.

Un défi qui pèse dans un pays qui vit au rythme du football et dans lequel les clubs sont au centre de la vie politique. Le président Erdogan lui-même, joueur semi-professionnel dans sa jeunesse, est depuis plusieurs années proche du club d’Istanbul Basaksehir FK, propriété d’un proche du parti présidentiel AKP, et situé dans l’un des quartiers les plus conservateurs de la ville. capitale économique du pays.

Une décision « inacceptable »

Les supporters du club de Fenerbahçe ont été interdits de déplacement pour leur prochain match le samedi 4 mars contre Kayserispor. Une décision « inacceptable » pour le club d’Istanbul, à la réputation plus modérée que Beşiktaş ou Galatasaray, et qui s’est indigné de cette décision dans un communiqué : « Nous voulons savoir sur quelle base nos supporters ont été privés de leurs droits. En cette période très sensible, nous attendons d’être unis et non divisés. »

La réaction du parti de la coalition avec l’AKP, le MHP (parti d’action nationaliste) ne s’est pas fait attendre. En effet, le président du parti d’extrême droite islamo-nationaliste, Devlet Bahçeli, s’est exprimé dans un tweet appelant à l’interdiction des spectateurs du stade et « prendre les mesures nécessaires » afin que l’inconduite ne se reproduise pas. Ce dernier a même résilié son abonnement au club Besiktas, suivi par l’un de ses proches, le député MHP d’Istanbul Semih Yalçın qui s’est lui aussi exprimé par un tweet dénonçant « manque de respect systématique pour les martyrs du tremblement de terre » par les supporters et le manque de » valeurs morales » venant d’individus qui souhaitent imposer la » chaos « .

Cette forte réaction devrait servir d’exemple, tous les clubs reprenant le championnat ce week-end, notamment dans les zones sinistrées comme Gaziantep. L’accent sera plus que jamais mis sur les stades du pays, alors qu’Erdogan a décidé d’organiser des élections présidentielles le 14 mai.


Fr1

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