Accident de train en Grèce : l’opposition accuse le gouvernement de « se soustraire à ses responsabilités »

Le chef du principal parti d’opposition grec Alexis Tsipras a accusé vendredi le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis de « se soustraire à ses responsabilités » et de « dissimuler la vérité » dans l’accident de train qui a fait 57 morts.
• Lisez aussi : Catastrophe ferroviaire en Grèce : poursuites contre trois autres cheminots
• Lisez aussi : Catastrophe ferroviaire en Grèce : nouvelles violences, la colère se propage
« Fuir la responsabilité… est une tentative de cacher la vérité », a déclaré l’ancien Premier ministre (2015-2019) de la gauche radicale Syriza, assurant que « l’ensemble de la société grecque exige la vérité et la justice ».
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a promis jeudi une « transparence absolue » dans l’enquête sur cette collision survenue le 28 février à Tempé, à environ 350 km au nord d’Athènes.
Le chef du gouvernement, confronté à une vague de colère des Grecs depuis cette catastrophe, a assumé la « responsabilité » de cet accident, le pire du pays.
Mais il a souligné que « tous » étaient « à blâmer », rejetant ainsi la faute sur les différents gouvernements ces dernières années qui ont tardé à moderniser les systèmes de sécurité ferroviaire.
« La tragédie nationale de Tempé (…) n’est pas une question de polémique entre les parties mais une question d’affrontement collectif de la société avec ceux qui tentent d’occulter la vérité », a fustigé Alexis Tsipras.
AFP
Kyriakos Mitsotakis (au centre).
L’accident est en partie dû à une « erreur humaine », comme l’a répété M. Mitsotakis. Le chef de gare de Larissa, ville proche de l’accident, a ainsi été placé en détention provisoire. Trois autres cheminots sont également poursuivis dans cette affaire.
Mais cet accident, qui a surtout touché des jeunes, a déclenché des protestations massives contre le gouvernement conservateur alors qu’une élection générale se profile avant juillet.
Une nouvelle manifestation d’étudiants d’écoles de musique a eu lieu vendredi sur la place Syntagma sous le Parlement, dans le centre d’Athènes, en mémoire des victimes de la tragédie.
Vendredi soir, des inconnus ont lancé des pierres sur la façade de la compagnie ferroviaire grecque Hellenic Train à Athènes sans causer de dégâts importants, selon une source policière.
Et dans le quartier contestataire d’Exarchia à Athènes, Yanis Varoufakis, leader du parti de gauche MeRA25 et ancien ministre des Finances pendant la crise financière grecque (janvier 2015-juillet 2015) a été agressé et hospitalisé par précaution, selon la même source.
« La société est en deuil mais aussi en colère » et « en perte de confiance dans les institutions », a reconnu la présidente de la République, Katerina Sakellaropoulou, lors d’une rencontre avec le Premier ministre.
Le gouvernement a annoncé vendredi soir un paquet d’aides financières pour réconforter les familles des victimes qui bénéficieront également de l’annulation d’éventuelles dettes fiscales ou bancaires, selon des sources ministérielles.
Les syndicats majoritairement communistes ont appelé dimanche à une nouvelle manifestation à Athènes.
L’accident a mis en lumière les problèmes chroniques des chemins de fer grecs.
Les experts ont critiqué la scission de l’entreprise ferroviaire publique (OSE) lors de la crise financière de la dernière décennie et la privatisation du secteur des transports, imposée alors par les créanciers de la Grèce (UE et FMI).
journaldequebec