à l’école des plus pauvres

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La grande aide
par Thomas B. Reverdy
Flammarion, 320 p., 21,50 €
Au cours des quinze dernières années, Thomas B. Reverdy est devenu l’écrivain voyageur. Il a emmené ses lecteurs du Japon à la Norvège dans des romans décrivant une réalité lointaine avec une maîtrise et une puissance toujours plus grandes. Avec La grande aide, l’écrivain change radicalement de direction. Enseignant dans un lycée sensible de Bondy en Seine-Saint-Denis, il hésitait jusqu’ici à parler de son quotidien pour éviter de le voir caricatural. Il consacre néanmoins un essai à une initiative destinée à donner plus d’opportunités aux étudiants pauvres, Le lycée de nos rêves, co-écrit avec Cyril Delhay. Dans son nouveau roman, Thomas B. Reverdy entre directement dans la vie d’un lycée de Bondy au cours d’une journée hors du commun.
A 7h30, Mo, un étudiant, se rend déjà en classe. En raison de fusillades dans son quartier la veille, sa mère a préféré le voir quitter leur appartement plus tôt. » Il ne se passe jamais rien à 7 heures. », a-t-elle plaidé. Mais ce matin, une altercation oppose un lycéen à un grand homme d’âge moyen, qui vient d’humilier un étranger dans un no man’s land sous l’autoroute. Le ton monte, des coups s’échangent. Très vite, l’adolescent, un œil arraché, jette l’éponge. Des jeunes du quartier ont filmé la scène qui a rapidement enflammé les réseaux sociaux. D’autant que Mo, qui suivait l’inconnu dans le bus, a mis en ligne une photo déterminante : à côté de son titre de transport, il a aperçu une carte avec la bande tricolore de la police.
Précision
Roman choral sur un seul jour, La grande aide met en scène des adolescents, des professeurs et un écrivain qui vient animer des ateliers d’écriture au lycée. Dans une impressionnante montée en puissance, Thomas B. Reverdy décrit avec finesse le point de vue de chacun, mais aussi les engrenages qui mènent à un incroyable mouvement collectif, brossé heure par heure avec une précision fascinante.
L’écrivain fait vivre avec la même intensité l’enchevêtrement des difficultés vécues par les lycéens et celles des enseignants, minées par le manque de moyens, la succession frénétique de réformes absurdes et le désespoir des quartiers pauvres en proie à la violence des trafiquants. Mais l’enseignant qui tient la plume décrit aussi avec une vigoureuse énergie ce qui lui permet, à lui et à ses collègues, de tenir le coup, comme la conscience aiguë d’une mission auprès de jeunes attachants et trop souvent malmenés par la vie.
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