350 000 demandes en attente : contrats attribués au secteur privé en imagerie médicale

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Lorsqu’il a consulté son urologue du CHUM il y a quelques semaines, Serge Vermette a compris qu’il devait agir rapidement pour confirmer un diagnostic de cancer de la prostate.
J’étais inquiet et le médecin aussi, dit-il. L’idée était de faire ce qui devait être fait le plus rapidement possible.
Sauf que le délai d’attente au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) pour l’imagerie par résonance magnétique (IRM) était de six mois. C’est l’urologue lui-même qui m’a orienté vers une clinique, j’avais le choix
il dit.
M. Vermette s’est finalement rendu à la clinique de radiologie de Varad, où il a payé plus de 900 $ pour son examen.
Je voulais me vider la tête, réduire l’anxiété (…) mais je suis scandalisé, car je soutiens le système de santé publique.
Le Québec compte 610 radiologues. Le Dr Jean-Martin Baillargeon partage son temps entre le CHUM, sa clinique privée et l’enseignement à l’Université de Montréal.
Photo : Radio-Canada / Fred Cusson
Selon une compilation réalisée par Radio-Canada, le AMI est l’un des établissements de santé où la liste d’attente pour l’imagerie médicale a le plus augmenté depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Pour les principaux examens, à savoir la mammographie, l’échographie cardiaque, l’échographie générale, la tomodensitométrie etIRMla liste d’attente à l’hôpital universitaire a doublé depuis le début de la pandémie et atteint désormais 21 300 noms.
Pour l’ensemble du Québec, le nombre de personnes en attente d’un de ces examens a augmenté de 38 % et atteint 350 000 demandes, selon les données du ministère de la Santé.
Le pourcentage de patients vus dans un délai raisonnable, soit en 90 jours ou moins, a également diminué.
Environ la moitié des patients sont sur des listes d’attente hors délais, contre 35 % avant la pandémie.
Une situation préoccupante, selon les médecins spécialistes.
Nous demandons des examens urgents que nous voulons dans deux semaines, mais nous les obtenons dans deux mois
déplore le président de l’Association des hématologues et oncologues du Québec, le Dr Normand Blais.
Il y a un réel impact sur la santé des patientes, notamment à la mammographie, où on n’a jamais vu autant de cancers du sein diagnostiqués plus tard.
soulève pour sa part la Dre Magali Dubé, présidente de l’Association des radiologues du Québec.

Le rapport de Davide Gentile
Des contrats privés pour compenser le manque de services
Au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), les établissements sont encouragés à recourir au secteur privé pour réduire les listes d’attente en imagerie. Une approche similaire à celle adoptée ces dernières années pour les chirurgies.
Compte tenu de la situation économique (…), MSSS déployé un projet prioritaire en imagerie médicale
écrit un porte-parole.
Dans le cadre de la reprise des activités chirurgicales, d’imagerie médicale et d’endoscopie au Québec, les établissements ont obtenu l’autorisation ministérielle pour conclure des ententes avec des prestataires de services.
Pour le radiologue Jean-Martin Baillargeon de AMIles hôpitaux n’ont plus le choix.

Le radiologue Jean-Martin Baillargeon estime que le secteur privé est une solution pour désengorger les hôpitaux.
Photo : Radio-Canada / Fred Cusson
LE AMI cela fait des années que nous essayons d’en faire plus, mais sans succès, nous devons donc trouver d’autres solutions
note-t-il.
Le Dr Baillargeon cite les contrats privés accordés le printemps dernier par le AMI dans quelques cliniques privées, dont une dont il est lui-même copropriétaire (Radiologie Varad).
Nous avons eu (durant ce contrat) 220 patients de AMI et nous avons retrouvé des demandes datant de plusieurs années (2018) de personnes en attente au AMI. Nous avons réussi à passer les examens ici
souligne-t-il.
LE AMI a également attribué d’autres contrats par appels d’offres ces dernières semaines pour près de 20 millions de dollars afin de réduire au plus vite la liste d’attente pour les examens tardifs
.
La direction de la clinique Varad participe à un autre appel d’offres de AMI. La réception tardive par l’Autorité des marchés publics (AMP) de son autorisation de soumissionner pour les marchés publics avait disqualifié la clinique lors du précédent appel d’offres.
De son côté, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a également récemment octroyé un contrat de 17 millions de dollars pour réduire sa liste d’attente de plus de 30 000 demandes.
Dans les Laurentides, le CISSS régional a signé une entente privée avec une entreprise privée pour faire appel à ses technologues en imagerie en cas d’interruption imminente du service
dans l’un des hôpitaux. Le tarif pour ces professionnels est de 79 $ de l’heure.
Plus de 500 postes de technologues vacants
L’une des raisons expliquant l’augmentation des listes d’attente en imagerie médicale est le manque de technologues.
Selon une compilation de Radio-Canada auprès de 28 établissements de santé, environ 16 % des 3 400 postes de technologues étaient vacants à la fin de l’été, ce qui correspond à 530 postes.
En Outaouais, à la clinique, nous avons des appareils de résonance magnétique, de tomodensitométrie, de mammographie et d’échographie qui ne sont pas utilisés parce que nous n’avons pas les technologues pour les faire fonctionner.
note le président de l’Association des radiologues du Québec.
Pour les dépistages, que ce soit pour les mammographies ou les coloscopies, nous ne sommes pas dans les délais jugés adéquats
ajoute le président de l’Association des hématologues et oncologues du Québec.

Le directeur Chau Nguyen, de la clinique de radiologie Varad, offre des services aux secteurs privé et public.
Photo : Radio-Canada / Fred Cusson
À la clinique de radiologie Varad, le directeur et copropriétaire Chau Nguyen explique devoir offrir des conditions attractives pour recruter des technologues.
Nous rendons leurs horaires plus flexibles en fonction de leurs disponibilités et nous leur versons exactement les bénéfices hospitaliers pour être compétitifs.
elle explique.
La clinique dispose également d’une banque de radiologues disponibles au besoin.
Dans le réseau public, début octobre, il y avait 40 postes vacants de radiologues sur 610, soit 7 % du total. LE AMI avait six postes vacants.
Des demandes en hausse
Comme le souligne le radiologue Jean-Martin Baillargeon, l’évolution de la technologie incite les médecins à demander davantage d’examens puisqu’elle permet de détecter ce qui échappait jusqu’ici aux spécialistes.
À mesure que la technologie évolue (…), les spécialistes et les médecins généralistes demandent de plus en plus de tomodensitogrammes etIRM pour appuyer leur diagnostic clinique
il dit.
Selon les données du RAMQle volume des examens facturés par les radiologues a doublé en 20 ans.
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